Arts et culture
Carnet Croc-en-jambes : les JO à Sotchi
Notre chroniqueur Eric Boulay nous parle de la ville hôte mise sous la loupe ces derniers jours.
AUDIO FILChronique avec Eric Boulay
XXI
P : C’est l’heure de recevoir Eric Boulay qui réserve pour nous son croc en jambe à l’actualité.
Je crois savoir que les
olympiques seront au cœur de vos propos aujourd’hui.
E – Bonjour Doris. Que les jeux commencent… p’is vite. La campagne
préolympique m’a fatigué.
On a vu un reportage sur Sotchi espionnage,
Sotchi corruption,
Un autre sur Sotchi expropriation,
On a eu droit à la semaine Sotchi terrorisme,
le mois Sotchi antigay.
Sotchi trop chaude. Sotchi trop Poutine.
Est-ce que j’en oublie?
P- Oui. Sotchi, les lits sont
trop petits!
E – En effet, ce matin il était question des chambres à coucher des
athlètes et des dimensions de leur couchette. Et c’est pas tout. J’ai cru
remarquer qu’il n’y a pas non plus de mini-bar.
Il est temps que les jeux commencent. On va bientôt manquer de choses
négatives à dire de la ville hôtesse!
Non mais franchement.
Où sont nos manières!
(…)
On s’ennuie de nos ennemis de la guerre froide, je pense. Du bon vieux
temps... La Russie où les athlètes étaient
dans l’armée et les coachs dans le KGB. C’étaient tous des robots stéroïdés
tel que démontré dans le célèbre documentaire
Rocky IV.
Celui où le boxeur adverse de six pieds 25 pouces, la gloire du
Politburo- joué par un Suédois- devient tellement fâché de se faire frapper par
Sylvester Stallone qu’il renonce à sa citoyenneté et déchire sa carte de membre
du parti.
Cette Russie qui espionnait ses propres citoyens…(IMAGINEZ) des agences
de renseignement qui fouillaient dans les lettres des gens, écoutaient leurs
téléphones. Sans donner d’explication à personne. Les salauds!
P- On a appris que c’est ce
que fait notre Service de renseignement canadien en interceptant le wi-fi des
aéroports.
No-no nooon.
Eux ils ouvrent nos courriels, nos Facebooks, nos tweets, nos googles,
nos converses au cellulaire… mais c’est pour notre bien.
As-tu déjà remarqué Doris, chaque fois que les nouvelles nous apprennent
qu’on est espionnés y’a quelqu’un pour dire :
« Ça m’dérange pas. J’ai rien à cacher.
Ce qu’il veut dire c’est qu’il est content que quelqu’un l’écoute.
Avant, pour nous décrire l’enfer soviétique, pour nous scandaliser, nous
faire peur on nous racontait les polices secrètes. On appelait ça un régime
TOTALITAIRE. C’est fait de deux mots. Le mot TOTAL Comme dans, on est contrôlé
TOTALement- et TAIRE -vaut mieux se TAIRE
Mais ici, les gens sont prêts à payer pour se faire espionner.
Moi, par exemple, ça me rassure de savoir que dans une agence secrète quelqu’un connait
mes mots de passe p’is mon NIP
parce que des fois je passe proche de les oublier.
Et un jour je serai vieux.
J’aimerais aussi qu’ils aient un double des clefs de la voiture et celles
de la maison. Et puisqu’un agent nous écoute présentement, j’ai un message pour
lui ou elle (pour vérifier la qualité du service à la clientèle):
depuis quelque temps, je trouve plus ma paire de gants d’hiver. Ils étaient noirs.
Vous auriez pas ça sur vos vidéos, au SCRS…vers les débuts de la vague
de froid en décembre dernier?
Si vous les trouvez, vous pouvez vérifier que c'est les miens. Comparez l'ADN s'il le faut.
Laissez le message. Vous savez où me joindre.
Finalement… je pense que les gens sont flattés qu’on les espionne. Sinon
y aurait pas de télé-réalité.
Au lieu d’appeler ça des espions, on appelle ça des followers.
P - Est-ce qu’on peut parler
des Olympiques aussi?
E- Oui. Depuis un
mois, je me régale des reportages sur la science des jeux. Les nouvelles théories
d’entraînement.
On met beaucoup d’argent semble-t-il sur l’équipement toujours plus spécialisé.
Les maillots de bobsleigh emballés sous vide testés en soufflerie. Y aurait peut-être des applications pratiques éventuellement dans le transport de volaille surgelée.
Et il y a aussi l’entourage des athlètes, la préparation psychologique, la
nutrition.
Et puis on a engagé des spécialistes pour se prémunir des épidémies de
grippe.
Des millions pour donner un léger avantage à nos athlètes.
Ce serait quand même drôle que tous ces efforts soient annulés- parce
que les lits sont trop petits à Sotchi! Et qu'on aurait mal dormi...
Allez bons jeux. Régalons-nous. Ça ne vient qu’à tous les quatre ans.
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