mardi 28 février 2012

L'Odyssée 6

Un brin de correspondance père-fils.


J'ai fait allusion déja au lien entre le non de la maladie et le hockey (LNH) et justifié ainsi un culte apparent  des chandails tricolores. Même la ligne Hickman qu'on m'a posée pour m'alimenter en potions était bleu-blanc-rouge.



Ceci étant dit, le CH en est venu à prendre un nouveau sens. De moins en moins l'équipe de hockey, qui ne sait plus gagner, de plus en plus CHarlemagne, le personnage de la CHanson de Rolland que j'ai partagé un été de temps avec les clowns et à qui on attribue l'invention de l'école.

L'Odyssée 5

Alcatraz sur la Saskatchewan


Photo prise depuis l'autre rive. Bastion naturel. Architecture de bunker qu'on a renforcé de clôtures pour des raisons de travaux paysagers.

Cri du coeur





La sortie de secours




Le point de fuite









L'Odyssée 4

Les conditions de détention.

Durant les premiers jours, il m'est arrivé de jouir de suffisamment de latitude pour m'évader à l'extérieur du bâtiment et prendre quelques marches sur le sentier qui longe la rivière Saskatchewan.


D'autres fois, on m'a confiné à ma chambre.



Et d'autres fois je me suis évadé grâce à un astucieux stratagème:

L'Odyssée 3

Pour ceux qui n'avaient pas été formellement présentés, le mal pour lequel on me soigne porte le nom de Lymphome non Hodgkin (folliculaire) ou LNH. Le choix des nombreuses effigies du Canadiens dont je m'entoure n'y est pas étranger.

D'abord diagnostiqué en 2003, j'ai eu droit à une première ronde de chimio en 2005 quand une petite bosse s'est dévelopée près de mon uretère ( et non l'urètre pour être précis anatomiquement ).

J'ai eu la paix jusqu'à l'été dernier quand au retour de vacances, des examens ont permis au personnel traitant de découvrir que le mal s'était métamorphosé en lymphome plus agressif, se logeant près de la colonne vertébrale faisant craindre une éventuelle paralysie.

Des traitements préliminaires m'ont été administrés cet automne pour préparer la voie à la transplantation de cellules souches dont il est ici question.

Il s'est agi d'une transplantation analogue, c'est à dire qu'on a d'abord prélevé mes cellules souches au moyen d'une aphérésie avant de m'empoisonner pendant six jours de divers shampooings ( vraiment mauvais pour les cheveux) dont les noms se terminent généralement par" ide" comme dans déicide ou fratricide.


Sur cette jolie photo, le sac couleur mangue contient des plaquettes, de quoi nourrir le système immunitaire, derrière celui-ci on aperçoit un plus petit sac avec une impression en rouge ( etopocide je crois) et bien sûr l'eau saline qui servira éventuellement à me gonfler les pieds.

En arrière-plan, une bouteille de rouge apportés par Réal et Punayse lors de la première visite. Cette bouteille est devenue l'emblême de mon éventuelle libération ( jour où je détiendrais un tire-bouchon).


Dans cette seconde photo, le liquide rouge est constitué de cellules souches, la transmission desquelles a duré en tout et pour tout 40 minutes.

L'Odyssée 2

La machine distributrice.


Celle qui régule l'administration des potions... et ma mobilité.



                    

L'Odyssée 1


Mon séjour Saskatoonais avait été placé sous le signe de Circé. Que voici.
Il est arrivé que sous son emprise elle ait l'air de ceci

lundi 27 février 2012

Retour à la saison régulière.

J'ai fait un aller-retour à Saskatoon aujourd'hui.
Les toubibs sont contents. Je devrais bientôt reprendre le boulot.

Mais revenons aux choses sérieuses.
Les jumeaux ont retrouvé leur équipe régulière. Un septième match en sept jours pour Baptiste...
Un sixième en six pour Omer. Un premier depuis des lustres, ensemble.

Pendant ce temps... une grosse proportion de leurs coéquipiers étaient en Jamaïque, ou à Disneyland, ou faisaient du ski dans les Rocheuses.
Puisque nous y sommes, passons en revue cette troupe.

Tous les coéquipiers des jumeauxen sont à leur première année atomique sauf un. Qui a du talent... mais qui est affligé, je le soupçonne,  d'un mal comportemental.. Je l'ai eu sous mes ordres l'an dernier, Isaac a joué avec ses frères l'an dernier. Un talent naturel, mais quelquefois, quand il se présente aux pratiques ou aux matchs, il n'est pas tout là. Avant lui, je n'avais jamais vu un enfant se coucher sur le banc, ou chercher noise à un coéquipier.

Tous les autres ont donc un an d'expérience en moins. Certains en sont à leurs premières armes.
Pour Hanro, Josh, Jason, Mikael tout est un mystère ou une aventure. Patiner, se retrouver à la bonne position, du moins pour la mise en jeu, se tenir en équilibre avec une rondelle au bout du bâton , et à plus forte raison l'avancer, la passer ou lancer... tout est un exploit.

Adam est un peu plus solide en défense.
Carter est franchement un bon patineur, aussi à la défense. Omer il y un an et demi.

Ben est plus costaud et a des instincs d'attaquant. Il découvre les mérites du jeu de passe ( en tout cas, il semble aimer les recevoir).

Louis-Philippe, un petit francophone prend du galon à chaque match. Patineur assez naturel, il était timide mais peu à peu il s'affirme.

Lukas... J'me rappelle plus. Ce soir il avait mal à une jambe.

Zakary, un autre petit franco, fils du coach en chef ,comme Louis-Philippe, un certain naturel sur la glace, manque un peu d'autorité. Les vacances à Disneyland semblent l'avoir ramolli.

Enfin, la gardienne, 3 pieds, 3 pouces, Daisha à l'image de la plupart de ses coéquipiers recule devant toute menace.
Il ne reste plus de temps de pratique. Si j'en ai l'occasion, je leur parlerai. Il n'y a rien de plus naturel que de reculer devant un chien mauvais. Mais désormais, il faut que lle chien, ce soit eux.

Et toute cette floppée n'a perdu qu'un match de saison régulière. Ils se sont fait torcher par contre lors de deux matchs hors concours.

----------------------------------------------------------------------------

Gros match vs les Barons, ce soir. Les Barons, comme l'Avalanche n'ont été défaits qu'une seule fois...
Par l'Avalanche. Une courte victoire de 2 à 1. En matchs de tournoi ils nous avaient flanqué une détrouille.

Ce soir ils ont pris les devants et ont franchement dominé les cinq premières minutes. Mais au fur et à mesure qu'ils obtenaient leur temps de glace, les jumeaux se sont mis chacun leur tour à tenter de passer leurs défenses et tester le gardien qui , il faut lui donner, a bien tenu son bout. Pendant 20 minutes, à chaque présence, en alternance, Omer et Baptiste ont attaqué. Ils ont frappé des poteaux, visé au-dessus. Mais jamais il n'y avait de coéquipier pour suivre le jeu et prendre les retours.

Finalement, les Barons ont senti le poids cumulé de la pression, se sont faits emprisonner dans leur zone et quelqu'un, je ne sais lequel, a réussi à pousser le puck au fond.

Le jeu a été partagé en deuxième. Aucune punition. Quand les jumeaux ne sont pas à tenter l'échapée ils sont à poursuivre et désamorcer l'échapée adverse. Imaginez un club avec deux Bobby Orr.

Finalement avec 4 ou cinq minutes Omer qui s'échappe toujours en débordant, plutôt qu'en déjouant comme le fait Baptiste trop loin sur son revers pour lancer a déposé la rondelle sur le bâton du gros Ben qui pour une fois a suivi le jeu. Avance de 2 à 1. Avec une demi minute à jouer les Barons ont retiré leur gardien en faveur d'un sixième attaquant, et ça leur a réussi avec une seconde au chronomètre.

Match nul 2 à 2. Mais un match enlevant pas possible. Tous les coachs et leurs joueurs avaient le sourire.

C'est dommage qu'on ait imposé les tirs de barrage dans la LNH.
Un vrai bon match nul c'est aussi spectaculaire et plus honnête, je trouve.

Bon. On remet ça jeudi. Les jumeaux ET Isaac.

dimanche 26 février 2012

3-3

Résultats à l'image des attentes.
L'un fougueux, explosif, l'autre désarmant de sang-froid.

Les deux gardiens n'ont pas brillé. Il a fallu que chaque équipe se distingue pour n'admettre que le minimum de lancers. À un certain point, Baptiste pouvait saisir une passe en diagonale devant son but. Il a délibérément laissé passer la rondelle pour éviter une déviation malencontreuse. Omer était partout, y compris derrière son but, dans les coins défensifs....mais jamais en même temps que son frère, ou presque. Baptiste était tout à son ménage. Il régule son territoire et l'évacuations de cette zone. À une occasion il a donné la passe parfaite au numéro 5, fils du coach, qui aurait pu inscrire son premier but de la saison. mais nenni.

À trois occasions les jumeaux sont apparus au même moment sur la glace. Ni l'un ni l'autre n'ont menacé. En fin de troisième période Omer semblait avoir donné la victoire aux siens après un but typique.. Mais encore nenni. Son gardien se sentait généreux même avec deux minutes à jouer et a rétabli l'égalité d'une largesse ( entre les jambières...).

Je suis satisfait des résultats, il va sans dire.

Demain, aller-retour à Stoon. En soirée, les jumeaux retrouvent leurs uniformes réguliers et se mesurent aux Barons qui leur ont semble-t-il foutu une dégelée lors d'un tournoi récemment.

On verra ce qu'il leur reste dans le ventre après 5 matchs en en trois jours.

samedi 25 février 2012

Paris interdits

"Quand les dieux veulent nous punir
ils exaucent nos voeux."

Pour la première fois en deux mois, j'ai vu jouer mon plus vieux. Il y avait d'abord eu sa fracture au poignet. Puis mon escapade à Saskatoon.  Il n'a pas perdu la... touche. Quelques belles passes, quelques montées à l'emporte-pièce, quelques bons lancers mais surtout ... des mises en échec tonitruantes. Dévastations. En première période il a invité l'attaquant adverse à se faufiler entre la bande et lui. Le malheureux a goûté PLUS QUE SA PART des deux. Le plus costaud des adversaires a voulu relever le défi. Il a pris la même médecine.  Coup d'épaule. Cul sur la glace. Puis il ya eu la bavure. 


Kratchmo en a stoppé un net sec. 


Habituellement, quand le joueur a de la vitesse, peu importe la mise en échec, sa poussée va le décélerer, lui faire perdre l'équilibre mais  rarement le propulser à reculons. Isaac l'a pincé de la façon la plus honnête. Le pauvre a rebondi comme une balle au mur ou un carton dans un vent de face.


Hélas, un nouveau réglement stipule que le plaquage avec l'épaule est limité par la grandeur du client qui la reçoit.
Il aurait fallu qu'Isaac se penche de six pouces pour ne pas donner l'impression que le train qu'a heurté le plaignant visait le tête...


Et puis ça a coûté 4 minutes de punition.


Je suis tout même rassuré. Mon numéro 3 ne joue pas comme un type qui a peur des blessures, à sa propre personne, j'entends.


Et puis....


Jeudi  un match de Baptiste. 
Vendredi deux autres, et deux pour Omer, parce qu'ils participent à un tournoi... mais jouant pour des équipes différentes. Samedi, deux autres matchs chaque. 


À 7 hres 45, commençait le match, que l'équipe d'Omer a finalement perdu. Mais Omer sest mérité un petit trophée de joueur du match.
À 9 hres 45 Baptiste saute sur la patinoire. Lui aussi va perdre, mais mériter le même honneur.


Une pareilles symétrie donne à penser que ce sont des joueurs similaires. Des frères Sedin. Il n'en est rien. Ils sont tous les deux bons manieurs de rondelle. Omer est plus entêté. Baptiste a plus de portée. Omer patine tête première fonçant comme un possédé. Baptiste a toujours l'air au dessus de ses affaires voir même nonchalant. L'un a de petites enjambées explosives, mouline. L'autre patine comme on fait du vélo; sur le plat, grosses "gears."


8 matchs en deux jours plus une pratique ET un match d'Isaac. 11 sorties en 36 heures... 13 en 72 heures. Pas mal, pour moi qui en ai été sevré depuis 5 semaines! Tellement que j'en ai perdu des périodes à faire la navette. Gervaise qui est en visite depuis une semaine et qui va nous manquer à compter de demain 4hres AM, a vu les épisodes que j'ai manqués.


Pour clore ce tournoi de 20 équipes, les Aeros d'Omer et l'Avalanche de Baptiste
VONT S'AFFRONTER. J'interdis les paris. Et je laisse aux statisticiens le soin de nous donner les probabilités d'une pareille situation.


Réglez vos pendules à 8 heures, heure de Regina. 
Sachez néanmoins que les Aeros avec Omer ont vaincu deux fois l'Avalanche SANS Baptiste, ce qui en feraient les favoris.


À savoir pour qui je prends; je serai candide et franc. Les enfants y sont habitués. J'épaule toujours celui qui tire de l'arrière.


Et demain je prie pour un match nul. Nul, du début à la fin.


À plus.