vendredi 13 décembre 2013

Société

Croc-en-jambes : l'impact de Mandela

Mandela
Eric Boulay revient sur la vie de l'ancien président de l'Afrique du Sud, Nelson Mandela.
XV

Rolihlahla


P- Vous avez choisi de commencer votre chronique par un conte.

C’est l’Avent et rien ne me prépare mieux aux réjouissances des Fêtes qu’un conte.

Étant donné l’actualité j’ai déniché une petite histoire qui nous vient du peuple Xhosa, l’ethnie qui nous a donné l’archévêque Desmond Tutu, la chanteuse Mariam Makeba, le révolutionnaire Stephen Biko et bien sûr Nelson Mandela.

Il était une fois : Qumatha, le Créateur du monde.
Il veut annoncer à ceux qui peuplent la Terre, qu’ils sont immortels. Or il choisit de faire livrer son message par un caméléon… Allez savoir pourquoi…



C’est une longue expédition pour une créature aux pattes si courtes, on s’en doute. Au milieu de sa course, il choisit de prendre une pause.

Voilà que survient un lézard qui lui demande! Que fais-tu, où vas-tu?

Le caméléon de lui répondre : je reprends mon souffle. Qumatha m’a demandé de livrer aux hommes un message!

Ah bon! Et lequel?

Après la vie, c’est la vie!

Tiens donc! Fais le lézard, qui du coup, repart.
Moins fatigué, plus agile de ses pattes il se présente aux gens de la Terre et leur annonce :
J’ai un grand message que je tiens de Qumatha :
Les gens s’attroupent et l’écoutent.

Je vous annonce qu’après la vie, c’est la mort!
(Pauvre lézard, il avait 50 % des chances d’avoir tort

Stupeur et désolation. Le peuple est affligé d’une grande peine.



Quand quelques jours plus tard survient finalement le caméléon qui demande à son tour l’attention.

Mais personne ne le remarque. Il comprend qu’il est devenu gris, comme la tristesse autour de lui.

Alors il choisit de s’illuminer des couleurs de l’arc en ciel certaines gens le remarquent et alors quelques-uns s’approchent

De la part de Qumatha, je vous annonce qu’après la vie… c’est la vie.

Mais plus personne n’y croit. Les hommes et les femmes ne veulent croire à l’immortalité et depuis lors, les humains meurent.


P : Quoi? C’est tout? Non mais…

Je me garde bien de vous imposer la morale de cette histoire. À chacun de trouver dans son cœur d’enfant, une solution à cette énigme.

P-Alors parlons de Mandela.

E- On l’appelle aussi Madiba, dérivé du nom d’un ancien chef de son clan.

On entend aussi Tata. Qui veut dire papa, comme on dit de lui que c’est le père de la nouvelle nation sud-africaine, la nation arc en ciel.

Mais le prénom qui lui a été donné à sa naissance est
Rolihlahla.

Qui veut dire : Celui qui tire la branche de l’arbre, une expression pour dire un… fauteur de troubles!

Le prénom Nelson, ne lui a été donné qu’à son premier jour d’école. Il était commun pour les instituteurs de rebaptiser des enfants aux noms difficiles à prononcer ou perçus comme inférieurs par la classe coloniale.

Autant de noms, autant d’aspects de cette figure qui nous a quitté.

Moi je préfère Rolihlahla, le fauteur de troubles, le malcommode… le dissident.
Si Mandela avait été un enfant de choeur, un béni oui-oui pensez bien qu’il n’aurait jamais rien accompli de ce qu’on lui doit.



P- Mandela était boxeur.

E- Il disait de lui-même qu’il n’était pas assez puissant pour compenser son manque de rapidité, et pas assez rapide pour compenser son manque de puissance,

Mais l’entraînement l’a bien servi. J’imagine mal un coureur de marathon, ou un marcheur comme Gandhi survivre au régime de Robben Island à casser des cailloux ou passer de longues heures confiné dans une cellule trop étroite.

Non, il fallait la discipline de la boxe, capable de se créer un espace dans le ring. Quand on garde à l’esprit l’athlétisme de Rolilhahla et son intérêt pour la boxe certaines de ses citations résonnent plus fort :

« Un cœur bon et un bon esprit forment toujours une redoutable combinaison »

Ou lorsqu’il dit que le courage n’est pas l’absence de peur, mais la capacité de vaincre la peur.

On le dit moins ces jours-ci parce qu’il convient de souligner le rassembleur, celui qui libère à la fois l’opprimé Et l’oppresseur, mais idéologiquement, Mandela cognait fort de la gauche.

Il n’a pas hésité à reprocher aux Etats-Unis d’être une menace pour la paix dans le monde.

Il a reconnu les efforts de Cuba pour assister l’Afrique dans son affranchissement.

Il a aussi dit que la liberté du monde était incomplète sans la liberté des Palestiniens.

P- Un bon boxeur se doit de savoir encaisser, aussi.

À ce titre : Relisons quelques strophes préférées de Mandela, sorties de la plume de William Henry et son poème Invictus


P- Celui qui a donné son nom au film
de Clint Eastwood!

« Dans de cruelles circonstances
Je n’ai ni gémi, ni pleuré
Meurtri par cette existence
Je suis debout bien que blessé. 

Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.
»

Rolilhahla dit un jour que son plus grand regret était de ne pas être devenu un champion poids lourd.



Il aurait sans doute aimé parmi tous les hommages, celui que lui a rendu LE champion Mohammed Ali que voici :

« Il nous a fait réaliser que nous sommes les protecteurs de nos frères et que nos frères sont de toutes les couleurs. Il nous a appris que le cœur, l’esprit, l’âme ne pouvaient être restreints par l’injustice raciale et économique, les barreaux de prison ou le fardeau de la haine et la vengeance.
Aujourd’hui il s’élève par delà l’arc en ciel, libre pour l’Éternité.



J’ajouterai pour conclure :
Gardons-nous de déifier Mandela
D,abord ce n,est pas dans le genre du personnage aussi modeste…
Mais surtout :
Et ce serait nous priver de l’espoir de l’imiter


Politique

Croc-en-jambes : les scandales gouvernementaux

Classement mondial de la corruption 2012
Classement mondial de la corruption 2012     Photo : Transparency International
Eric Boulay réfléchit aux facteurs qui déterminent la transparence gouvernementale.
 XIV

(Chronique trop longue)

P- Bonjour Eric. Pourriez-vous nous expliquer les sucettes que vous avez collé sur la poitrine, les files qui pendouillent et qui vous relient à ces machines… qui encombrent présentement le studio?

E- Il s’agit en fait d’un ensemble d’appareils servant à mesurer mes réactions psychophysiologiques à vos questions suivant le postulat que lorsque je ne dis pas la vérité, mes pulsations cardiaques, ma sudorification entre autres sont altérées et il vous est possible par là de constater que je mens.

P- Un détecteur de mensonge?

E- Un polygraphe pour être plus précis.

J’ai ajouté un mécanisme sonore pour que notre auditoire soit alerté si par hasard je ne dis pas la vérité. Parce que.... je suis un génie.
(BRUIT)
C’était pour donner un exemple.

P- Bien. C’est une idée originale.

E- Oui, merci
(BRUIT)

En fait je me suis inspiré des techniques des agents
de la CIA dans la série télé Homeland.
(BRUIT)

J’ai volé l’idée d’un sketch  de Ding et Dong.

(SILENCE)

P- Bien. Ça semble fonctionner. Dites-nous, pourquoi ce souci d’intégrité aujourd’hui?

E- Hier matin, comme je le fais souvent, je consultais les pages web de Radio-Canada, pour me mettre au fait de l’actualité. Or mon attention a été attirée naturellement par la manchette suivante :

« Le Canada demeure l’un des 10 pays les moins corrompus de la planète. »

J’ai trouvé ça quelque peu surprenant!
(BRUIT)

J’ai été étonné.
(BRUIT)

Bon d’accord, j’suis tombé su’l cul!
(SILENCE)

Pourquoi? Depuis des semaines, des mois, on nous rapporte chaque jour  des malversations, des dépenses inappropriées, des abus, que ce soit par le biais de la Commission Charbonneau au Québec, les enquêtes de la GRC sur le Sénat, le cirque Rob Ford à Toronto pour ne citer que ceux-là.

Comment se peut-il qu’à part les Kiwis en Nouvelle-Zélande, quelques pays scandinaves, et le Vatican (BRUIT) tous les autres États du monde soient plus pourris que le nôtre?

Je reviens donc sur l’article du web de Radio-Canada.
On y trouve un palmarès, des noms de pays, et des chiffres.

Retenons la recette.
À chaque instant de notre vie, nous sommes bombardés d’informations (BRUIT), à part quand on sommeille bien sûr.

C’est tout naturel qu’on sélectionne parmi toutes les sources d’infos journalistiques celles qui nous paraissent le plus crédibles.
Je serais bien mal venu de vous dire
que Radio-Canada n’en est pas une pour moi.
Alors pourquoi subitement cette poussée de fièvre sceptique? 

Parce que justement, je sais que les palmarès, les classements, les chiffres, les noms de pays c’est du bonbon pour les lecteurs paresseux...

 En homme de mon siècle j’ai appris à l’école certaines règles mathématiques, des lois immuables et comme ces lois s’expriment en chiffres, il est tentant de conclure que tout ce qui s’exprime en chiffres relève de la vérité.

Mais je suis aussi porté sur les lettres et je sais que 
Mark Twain a déjà dit : il y a les mensonges, les grossiers mensonges et les statistiques.

Et puis les listes, les palmarès comme celles que produisent les revues pour nous indiquer quelles sont les universités les plus méritantes, c’est une façon simpliste d’illustrer des réalités complexes.

Qui plus est, c’est un réflexe naturel de s’identifier à un État, un pays et de préjuger de notre situation en la comparant à celle d’autres États.

Nous sommes à quelques semaines des jeux de Sotchi et on va passer deux semaines à s’évaluer comme Canadiens en fonction du rendement des athlètes auxquels on va s’identifier parce qu’ils portent une feuille d’érable et on va se préoccuper de leur position relative sur un tableau des médailles. Pas vrai? On aime ça les classements et les listes.
Et on aime se comparer aux autres.

Mais, pour revenir à ce palmarès de la corruption des pays… comment fait-on pour mesurer la probité des États?

L’article nous réfère à un organisme non gouvernemental appelé Transparency International.
Le but, l’objectif est noble. Dénoncer la corruption qui  coûte très cher, ça va de soi, mais la dénonciation se limite aux institutions gouvernementales

Je vous avoue candidement qu’avant-hier, je ne savais pas que cette organisation existait. Quand je pense à des ONG je pense à Amnistie international, la Croix ou le Croissant rouge, Médecins sans frontières. Mais.Transparence international?

D’abord comment définissent-ils la corruption?
Il faut fouiller un peu, mais j’ai trouvé dans un dossier sous une rubrique des FAQ (question posées fréquemment- les descriptions suivantes :


Deux sortes : je cite (BRUIT)
Je résume sommairement
Le fait d’abuser d’un poste pour obtenir des faveurs personnelles. Le classique pot de vin.

ET
Le fait de détourner l’intention d’une politique dans le but inavoué de favoriser certains intérêts.

Par exemple; un gouvernement qui sous prétexte de réduire la taille de l’État, et alléger le fardeau des taxes du contribuable, demanderait aux Transporteurs ferroviaires de voir à réguler eux-mêmes la sécurité de leurs opérations et se dispenser de l’examen d’un organisme indépendant plus coûteux. Ce n’est pas de la corruption, à moins que ces mêmes transporteurs contribuent à la caisse électorale du parti au pouvoir à même les économies, les bénéfices obtenus en négligeant leurs devoirs.

Mais comment Transparency International s’y prend-il pour évaluer la corruption? Après tout, les gens qui abusent, je suppose qu’ils dissimulent leurs méfaits?

Revenons à l’article de Radio-Canada :

Le Canada arrive au neuvième rang, à égalité avec l'Australie, pour une deuxième année consécutive, avec un indice de perception de la corruption (IPC) de 81, en baisse de 3 points par rapport à 2012.
Ah tiens : Un indice de perception!
C’est sûrement scientifique. Il y a des chiffres (BRUIT)
En fait ce sont les résultats d’un sondage!
Dans une campagne électorale, il peut arriver qu’on nous sonde à savoir pour quel parti nous allons voter. Il s’en suit qu’on peut projeter les intentions des électeurs en extrapolant  suivant une méthodologie qui doit être explicitée et qui ne se trompe jamais. (BRUIT)
Il arrive aussi qu’on nous demande plutôt, quel parti selon nous va l’emporter.
C’est très différent.
Je peux signifier honnêtement que vais voter conservateur BRUIT- libéral BRUIT, Trotskyste…. mais supposer que c’est un autre parti qui va l’emporter.
Pourtant les résultats seront diffusés à peu près de la même façon. Et il y aura des graphiques et des analyses pour expliquer ce qui va ou ne va pas chez tel candidat, pour justifier les intentions de l’électeur modèle, celui qui n’existe finalement que dans les statistiques basées sur des données de plus en plus douteuses
Or l’étude qui nous intéresse ne peut même pas prétendre à une semblable semi-crédibilité.
Je vais vous dire ce que j’ai trouvé non pas sur le web de radio-canada mais dans les pages de Transparency international, non pas en manchette mais sous le signet Qui sommes-nous, dans le dossier Ressources, au bas dans la sous sous section : questions posées fréquemment :
Qui a t-on consulté? 1000 administrateurs d’entreprises PRIVÉES – anonymes - par pays.
Voilà certainement un échantillonnage de gens neutres (BRUIT)
Parce qu’on sait que dans l’entreprise privée, les pots de vin, la manipulation de données, exercer une influence indue sur des autorités, ça ne se fait pas (BRUIT).

La vraie transparence c’est la vertu par laquelle les actions et les intentions d’un organisme sont offertes à l’examen public… Ça se mesure par la facilité avec laquelle on obtient des réponses aux questions, Pourquoi, comment, quoi et combien.

Malheureusement Transparency International, malgré l’importance de sa cause n’atteint pas les critères de probité que j’exige d’une ONG.

Quand à Radio-Canada, il n’a certes pas menti. Et le sujet valait la peine d’être traité mais j’aurais apprécié une mise en garde, un lien vers des sites plus critiques.


En fait. Une modification subtile au travail du webmestre suffirait à replacer la manchette dans le bon contexte. L'article aurait pu être placé dans la rubrique "International", je l'ai trouvé sous "Économie". Il aurait dû se trouver dans "Webfiction".

jeudi 28 novembre 2013

Société

Croc-en-jambes : Les Grinchs dans l'actualité

depression-noel
Le collaborateur Eric Boulay se prépare pour le temps des Fêtes en soulignant des histoires dans l'actualité qui nuisent à l'esprit de Noël.

13

BLACK FRIDAY

P- Vous êtes en proie à des sentiments partagés cette semaine…

E- Bof… Oui et non… Je me sens mi-figue, mi poisson… entre chien… et raisin

Lendemain de veille? Trop fêté la coupe Grey? Non. J’ai été modérément raisonnable. À preuve, il reste de la crème de menthe verte au fond de la bouteille... de Pilsner. Alors J’ai sans doute pas ASSEZ fêté.
J’pense que c’est ça le problème.




P- Alors parlons, je sais pas…  De hockey?

E- Ouii! Grosse nouvelle hier :
Scrooge a acheté la ligue nationale.
Quel sens du timing. On n’avait pas fini de parader nos champions de football à 40 000 piastres le salaire que le Grinchu nous annonce qu’il achète des droits pour quatre milliards…

P- 5,2 milliards!

E- 5.2 milliards $! Mieux encore! Je pense qu’il y a une leçon à retenir là-dedans. 

P- Ah oui?

E- Think Big!  Cette année, ma chérie :
On achète les droits sur Noël.

Ouais… C’est le temps des listes. C’est quoi les affaires de Noël qui impliquent pas de magazinage?

 Apprendre des chansons de Noel?

P- Dessiner des cartes de voeux.

E- Faire des décorations à la main?

P-Passer du temps en famille,

E-Patenter un gâteau au fruits?

Cette année, on scrap tout ça! Si ça s’achète pas… C’est pas assez bon pour nous autres.

Vendredi c’est Black Friday! Est-ce que j’ai un costume?  Non? J’ai sûrement du noir. Qui a pas de noir? Mais au lieu d’utiliser ce que j’ai déja.
on va aller chercher du noir neuf aux …Etats-Unis!

(au petit trot s’en va le client chercher ses cadeaux)

Mais attention… On va se préparer soigneusement. J’voudrais pas manquer l’heure de pointe. Quand les douaniers vont être ben écoeurés. Et puis on va se mettre dans la file la plus longue. Ça c’est ma spécialité. Je me pratique à l’épicerie toutes les semaines. Même quand il n’y a pas d’attente, j’en crée.

Pour passer un bon moment, on va monter la musique dans l’auto au maximum (au petit trot s’en va le client avec ses cadeaux…)



« Est-ce que j’ai mon passeport? No I have Visa card... American Express?
Speak louder because Christmas music very noisy.”

Ça c’est juste pour se réchauffer.

Pour bien s’imprégner de l’esprit du Black Friday, ça prend un gros centre d’achats. La meilleure place pour stationner c’est dans la zone réservée aux véhicules d’urgence. C’est interdit?  Ben oui, et c’est pour ça que c’est l’fun. Pas de problème, on va laisser tourner le moteur, comme ça ils vont savoir qu’on va revenir… à moment donné.

Allons tout de suite au commerce qui vend le plus choses qu’on n’a pas de besoin.
C’est difficile à choisir, Y’en a tellement. 



Prenons celui où les prix sont pas indiqués. 
Comme ça on peut passer un moment furieux à chercher les commis. 

« Scuze me : Are you a Commis?
How much cost the noel boules?
Do you have some more expensive?
So I can gaspille un peu plus?

It’s okay si sont trop cheaps.
I’ll bring back les affaires cassées pour les échanger au boxing day. »



À la caisse, invariablement on va vous demander si vous avez une carte du magasin. Répondez non et que ça vous intéresse vraiment,
que vous voulez vous inscrire.

Do I have my client card? No. Est-ce que j’en veux? Yes. And I would like to répondre à toutes les questions du formulaire pour accumuler des Air Miles s’il vous plaît.

Un petit conseil pour nos auditeurs.
Exigez que tous vos achats soient emballés dans du papier de Noël, bien sûr. Et pour ajouter du plaisir demandez à ce qu’ils laissent le reçu… à l’intérieur.

Comme ça les agents qui vous attendent aux douanes vont pouvoir faire une petite course au trésor.

Chanceux va!

Autres astuces. Acheter des fruits en plastic pour décorer le centre de table. Moins besoin de cuisiner.
Meilleur pour la ligne!


Pour ceux qui ont des chats, et qui veulent les intégrer dans le joyeux temps des fêtes, mettre du catnip dans la crèche.

Pendant que vous êtes aux États, achetez un arbre de Nwel. Juste pour pouvoir dire que vous avez passé un sapin aux douanes.

Oubliez pas le train électrique? C’est un classique. Cette année on peut en avoir avec des wagons qui inflammables.

Pour les fines gueules, les gourmets, ça vaut la peine de se procurer un livre de recettes. Vous offrez ça à des amis cordon bleu, et ils vont se sentir obligés de vous inviter chez eux pour goûter les affaires qu’ils ont essayé de cuisiner.

Mais vous vous demandez où est-ce qu’il prend toutes ses belles idées?

Le truc c’est de pas y penser.
Faites une liste… puis oubliez-la.
Improvisez. Laissez-vous influencer.
C’est à ça que ça sert la publicité.

Si au lendemain du Black Friday vous êtes pas dans le rouge, c’est que vous avez rien compris.

Vous pourrez pas dire que j’vous ai pas avertis!



vendredi 22 novembre 2013

Croc-en-jambes : Derrière les dessous du football, la vie insolite de centre arrière

Football
La folie du football est en pleine expansion dans la ville. Eric Boulay en profite pour nous en parler.

jeudi 21 novembre 2013

12

Derrière les dessous du football



- Cher ami. Êtes-vous prêt pour la Coupe Grey?

Non. De même qu’un jour, il y a plus de 10 hivers, j’ai fait mes valises et suis venu à Regina de mon plein gré, force m’est d’admettre que je n’étais pas prêt à devenir Saskatchewanais. L’est-on jamais?

Ainsi, bien que j’élève mes enfants en territoire Riders, et qu’ils deviennent joueurs de football à tous les automnes, je ne comprends encore que difficilement leur position, et en quoi consiste mon rôle de 13ième joueur.



Mon adhésion à la nation Riders est un exercice de bonne volonté, un effort de camouflage pour me perdre dans tout le gligli et le glin glin vert. Mais ça ne vient pas du cœur, j’ai bien peur. Pour moi un chapeau melon reste un couvre-chef de feutre et non un légume dans lequel on insert la tête. Je suis et serai toujours un étranger, une Alouette plumée. Ceci étant dit je suis prêt autant que je le serai.



Il doit certainement y avoir au moins un aspect ou l’autre qui puisse t'intéresser à cette fête?



Oui. J’ai longuement réfléchi aux origines de ce jeu.
Dans ma tête a résonné l’écho de la caverne primitive…

To be or not...to twenty two... two twenty two...
Hut-Hut-Hut

Qu’est ce que le football sinon qu’un pantomime de la chasse?  

Il nous faut reculer dans la nuit des temps, allumer un peu de paille et observer l’art rupestre – peut-être pas les pétroglyphes des cavernes de Lascaux mais disons… les grafitis du viaduc sur la rue Albert.

Qu’y trouve-ton.? L’effigie d’un monstre préhistorique : Gainer, le terrifiant spermophile de Richardson. Créature sous-terraine capable d’émerger à tout moment pour avaler les récoltes de villages entiers.



Comment ne pas frémir à l’idée de ces braves chasseurs d’autrefois, rassemblant leur courage et des provisions de Pilsner -  pour aller traquer la bête, aux mille têtes. laissant derrière eux , les trop jeunes et les trop vieux, aux soins des femmes dévouées occupées à la cueillette de baies de Saskatoon, à réchauffer les huttes, moudre farine, pétir le pain, et rapiécer des sous-vêtements de peau de bison, les conjointes consacrées à leur tâche d’offrir leur indispensable support athlétique.

Tant d’heures à espérer le retour de leurs hommes. 
Les verra-ton poindre à l’horizon?
Oui, enfin les voilà, au soleil couchant émergeant des herbes blondes dans les champs,c’est le retour glorieux des vaillantsportant leur trophée de gophers embrochés.
C’est la parade.
Les guerriers font le récit mimé de leurs exploits
Le centre, accroupi comme il se doit au-dessus du trou où se cache la proie, il l’appelle :  two-twento-two, two twenty two, hut hut, il saisit le rongeur préhistorique, le passe par l’entre jambe au meneur qui feint de remettre au porteur, lance le rat au receveur qui l'attrape, sous son aisselle et le rapporte étouffé dans la zone des buts, la ròtisserie du village installée au pied du poteau totémique. La besace est tant pleine qu’on se permet de botter les restants.

Voilà comment ils est possible d’imaginer le football originel.

Avec le temps, hélas, les choses n’ont fait que se compliquer. Au point que pour développer le sport tel qu’on le connaît, il a fallu inventer des universités.

Surprenant. Vous dites que l’université a été inventée pour le football et non l’inverse?

Oui. Du moins en Amérique du Nord. À preuve : Dans 47 des 50 États américains, le fonctionnaire le mieux payé est l’entraîneur de l’équipe de football universitaire.

Comment peut-il en être autrement? Pour chaque équipe il faut une formation de défense et une formation d’attaque, et qui plus est, des unités spéciales.



Et pour chaque jeu, on demande aux athlètes de mémoriser un tableau avec 12 x et 12 O, des dépacements  qui ressemblent à un tic-tac toe sur l’acide.

Et je ne vous parle pas de l’équipe des arbitres et leur uniforme zébré, comme on le faisait jadis pour distinguer les fous… et les prisonniers.

Et encore des meneuses de claque capables de toutes sortes d’acrobatie pour distraire public et joueurs.

Pas surprenant qu’ils se produise des commotions cérébrales.

P C’est bien malheureux.

Mais s’en priver est encore pire. Le football est un exutoire ne l’oublions pas. Une façon d’évacuer le trop plein de tension physique. Voyez ce qui arrive à Toronto. Les Argos se sont fait éliminer.
Le lendemain, son maire en manque de défoulement faisait preuve d’une surprenante agilité courant dans les allées de la mairie pour bloquer une conseillère de soixante ans.

Oui la Coupe Grey est un carnaval qui prête à tous les excès.

Ceci étant dit, comme je me suis opposé à la construction d’un nouveau stade, je m’objecte à cette comète verte qui s’impose dans le ciel. Je trouve que c’est des fonds municipaux mal placés.



Mais je ne suis pas le plus à plaindre. Je pense à notre camarade Kim Vallères qui comme journaliste aux sports doit rapporter tout ce qui est derrière les dessous de la couverture des Riders. Il n’est pas une ombre de vestiaire qu’elle ne doive nous éclairer. Tant et si bien qu,elle peut nous en faire un papier- que dis-je un roman! Je lui soumets comme titre :
Fifty Shades of Grey... CuP.

Sur ce, la messe est dite souhaitons-nous une bonne semaine de festivités, que la fièvre verte nous emporte tous.

GO RIDERZ!

Note pour la Société protectrice des Aliments.
Aucun mamifère n’a été malmené dans l’écriture de cette chronique.






jeudi 14 novembre 2013

11

À la sauce Touski


P- Qu’avons-nous au menu aujourd’hui à notre chronique Croc en jambe?

E- Ce sera une préparation Touski.
Comme il arrive quelquefois dans la cuisine familiale de préparer un plat de Touski reste au frigidaire,
je nous propose un mijoté de Touski traîne ça et là dans le garde-manger de l’actualité.

Évidemment, il ne suffit pas de jeter les aliments pêle-mêle (ou potluck) dans l’assiette. Il nous a fallu trouver un ingrédient permettant de lier les saveurs disparates, un thème si vous préférez.

Or le calendrier nous indique que le 13 novembre est la journée internationale de la gentillesse et je mettrai un certain effort à présenter mes jambettes de la façon la plus aimable que possible.

P- Que nous proposez-vous comme entrée?

E- Une marinade; Mylène Paquette, en hommage à une brave fille du Québec qui vient de réaliser la traversée de l’Atlantique à la rame. Plus de gens sont allés dans l’espace  qu’il en est qui ont traversé l’Atlantique comme elle.
Je dis brave fille, parce que de son propre aveu, elle n’est pas très à l’aise dans l’eau.
Elle évite les piscines ou même les baignoires trop grandes.

Mais, tout compte fait c’est probablement un atout pour ce type de défi.



P- Comment ça?

E- Si j’avais à traverser la mer je confierais davantage la préparation à quelqu’un qui n’aime pas l’eau qu’à un bon nageur.

Ce qui serait bien c’est de développer des chaloupes insubmersibles comme la sienne… pour les familles.
Si elle a mis 130 jours pour réunir l’Amérique et l’Europe, je suppose qu’une famille de trois adolescents un rien athlétiques et leurs parents peuvent y arriver en 50 jours! Qu’en dis-tu?

P- T’es pas sérieux?

E- Ben… 50 jours à ramer en famille, vrai que ça peut devenir une galère plus qu'une croisière. Mais entre ça 
ou une éternité à vendre des cartes de bingo pour payer l’avion…c’est un pensez-y bien!


P- Je suppose que vous avez quelque chose de plus consistant à nous soumettre comme plat principal.

E- Nous avons un choix. Notre bon ami monsieur le ministre des Finances nous présente son fidel consommé de poisson.
En bon diététicien il prévoit un budget maigre et équilibré pour… environ…  deux mois avant l’élection fédérale.
Ce qui laisse le temps à son gouvernement de cuisiner les chiffres de sorte que les recettes de l’État paraîtront égales aux dépenses.

Je trouve pour ma part que ça sent le réchauffé et même le réchauffé climatique. Ça convient aux diètes austères ou le travail rémunéré est rare et donc artificiellement précieux. Et où pour obtenir un emploi qui nous plaît il faille compléter des études aux coûts soufflés.

En contrepartie je propose le renversé suisse.



Pourquoi ne pas envisager les choses différemment?

J’attire notre attention sur un article paru dans le New York Times : « Switzerland’s Proposal to Pay People for Being Alive », signé Anne Lowry. On rapporte, en résumé, (pour ne pas dire- en réduit) que quelques hérétiques helvétiques inspirés d’un économiste allemand suggèrent un revenu minimum garanti. Plutôt que de multiplier les programmes d’aide financière et sociale, et toute la bureaucratie que ça implique, assurer à chacun des habitants du pays, un revenu plutôt qu’une dette, un pécule de base distribué tant aux vaillants qu’aux paresseux.

Une fabulation vous me direz.

Mais figurez-vous que ça été essayé. Non pas, dans un pays lointain en territoire communiste mais tout près d’ici dans un village appelé Dauphin au Manitoba dans les années 70.

 

Pendant une courte période de temps, on a garanti un revenu à tous… En plus d’enrayer la pauvreté l’exercice donna deux résultats imprévus… mais non pas surprenants : Davantage d’élèves terminèrent leurs cours, et la fréquentation des services de santé diminua.

J’avoue qu’à première vue ça ressemble à la rêverie d’un idéologue de gauche mais dans les faits, cette idée est véhiculée du moins aux Etats-Unis par des gens qui se disent libertariens et normalement associés à la droite.

P- Donc comme plat principal, le réchauffé Flaherty ou le renversé suisse. Et pour dessert?
E- Les fromages!  J’ai hésité. Finir le Sénat chambré?  Le plus goûteux est parti avec Wallin, Brazeau et Duffy.

P- Vous avez promis de rester gentil!



E- Mais je le suis. Passons plutôt au Porto Toronto. Le porto, un vin cuit rend soutenable un fromage plus Ford, plus pourri.

Les cracks de la publicité vous diront qu’on en parle en bien ou en mal, mais qu’on en parle.
Si c’est vrai, le maire de la Ville Reine est une aubaine. On consulte davantage ses vidéos que ceux de Lady Gaga. L’avantage des siens c’est qu’ils coupent l’appétit là où l’autre nous en donne.

Disons-le : Au propre comme au figuré, c’est un maire stupéfiant, voous conviendrez. On n’aurait pas imaginé un homme si corpulent se montrer si léger.

Hier il signait des bobble-heads, figurines dodelinantes de la tête et inoffensives pour centraide une cause caritative. Je pense que c’est là qu’il est à son meilleur, comme mascotte. Puisque maintenant les Maple Leafs sont une franchise respectable, la mairie se doit de prendre la relève comme risée. 

Sa seule promesse : ne pas coûter trop cher aux Torontois. Honni soit qui mal y voit.

Populiste ou populaire, c’est un maire qui déssert bien.

P- Et pour compléter?

E- Puisque la soupe n’est jamais trop chaude pour les nouilles qu’on élit. Pour abaisser la température, et la colère des éléments; que dire, des ouragans, un glacé de Varsovie? Des intentions louables auxquelles aucun régime ne souscrit. Et par conséquent, un gaz à l’effet déssert.

P- Mais Éric, tu as dit que tu serais gentil.

E- Osacr Wilde a dit : Un gentilhomme est celui qui ne blesse personne involantairement.
Je pense donc avoir été fidel à mon serment.