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À la sauce Touski
P- Qu’avons-nous au menu
aujourd’hui à notre chronique Croc en jambe?
E- Ce sera une préparation Touski.
Comme il arrive quelquefois dans la cuisine familiale de préparer un
plat de Touski reste au frigidaire,
je nous propose un mijoté de Touski traîne ça et là dans le garde-manger
de l’actualité.
Évidemment, il ne suffit pas de jeter les aliments pêle-mêle (ou
potluck) dans l’assiette. Il nous a fallu trouver un ingrédient permettant de
lier les saveurs disparates, un thème si vous préférez.
Or le calendrier nous indique que le 13 novembre est la journée
internationale de la gentillesse et je mettrai un certain effort à présenter
mes jambettes de la façon la plus aimable que possible.
P- Que nous proposez-vous
comme entrée?
E- Une marinade; Mylène Paquette, en hommage à une brave fille du Québec
qui vient de réaliser la traversée de l’Atlantique à la rame. Plus de gens sont
allés dans l’espace qu’il en est qui ont
traversé l’Atlantique comme elle.
Je dis brave fille, parce que de son propre aveu, elle n’est pas très à
l’aise dans l’eau.
Elle évite les piscines ou même les baignoires trop grandes.
Mais, tout compte fait c’est probablement un atout pour ce type de défi.
P- Comment ça?
E- Si j’avais à traverser la mer je confierais davantage la préparation
à quelqu’un qui n’aime pas l’eau qu’à un bon nageur.
Ce qui serait bien c’est de développer des chaloupes insubmersibles
comme la sienne… pour les familles.
Si elle a mis 130 jours pour réunir l’Amérique et l’Europe, je suppose
qu’une famille de trois adolescents un rien athlétiques et leurs parents
peuvent y arriver en 50 jours! Qu’en dis-tu?
P- T’es pas sérieux?
E- Ben… 50 jours à ramer en famille, vrai que ça peut devenir une galère plus qu'une croisière. Mais entre ça
ou une éternité à vendre des cartes de bingo pour payer l’avion…c’est un
pensez-y bien!
P- Je suppose que vous avez
quelque chose de plus consistant à nous soumettre comme plat principal.
E- Nous avons un choix. Notre bon ami monsieur le ministre des Finances
nous présente son fidel consommé de poisson.
En bon diététicien il prévoit un budget maigre et équilibré pour…
environ… deux mois avant l’élection
fédérale.
Ce qui laisse le temps à son gouvernement de cuisiner les chiffres de
sorte que les recettes de l’État paraîtront égales aux dépenses.
Je trouve pour ma part que ça sent le réchauffé et même le réchauffé climatique.
Ça convient aux diètes austères ou le travail rémunéré est rare et donc
artificiellement précieux. Et où pour obtenir un emploi qui nous plaît il
faille compléter des études aux coûts soufflés.
En contrepartie je propose le renversé suisse.
Pourquoi ne pas envisager les choses différemment?
J’attire
notre attention sur un article paru dans le New York Times : « Switzerland’s Proposal to Pay People for Being Alive »,
signé Anne Lowry. On rapporte, en résumé, (pour ne pas dire- en réduit) que
quelques hérétiques helvétiques inspirés d’un économiste allemand suggèrent un
revenu minimum garanti. Plutôt que de multiplier les programmes d’aide
financière et sociale, et toute la bureaucratie que ça implique, assurer à
chacun des habitants du pays, un revenu plutôt qu’une dette, un pécule de base
distribué tant aux vaillants qu’aux paresseux.
Une fabulation vous me direz.
Mais figurez-vous que ça été essayé. Non pas, dans un pays lointain en
territoire communiste mais tout près d’ici dans un village appelé Dauphin au
Manitoba dans les années 70.
Pendant une courte période de temps, on a garanti un
revenu à tous… En plus d’enrayer la pauvreté l’exercice donna deux résultats imprévus…
mais non pas surprenants : Davantage d’élèves terminèrent leurs cours, et
la fréquentation des services de santé diminua.
J’avoue qu’à première vue ça ressemble à la rêverie
d’un idéologue de gauche mais dans les faits, cette idée est véhiculée du moins
aux Etats-Unis par des gens qui se disent libertariens et normalement associés
à la droite.
P- Donc comme plat
principal, le réchauffé Flaherty ou le renversé suisse. Et pour dessert?
E- Les fromages!
J’ai hésité. Finir le Sénat chambré? Le plus goûteux est parti avec Wallin, Brazeau
et Duffy.
P- Vous avez
promis de rester gentil!
E- Mais je le suis. Passons plutôt au Porto Toronto.
Le porto, un vin cuit rend soutenable un fromage plus Ford, plus pourri.
Les cracks de la publicité vous diront qu’on en parle
en bien ou en mal, mais qu’on en parle.
Si c’est vrai, le maire de la Ville Reine est une
aubaine. On consulte davantage ses vidéos que ceux de Lady Gaga. L’avantage des
siens c’est qu’ils coupent l’appétit là où l’autre nous en donne.
Disons-le : Au propre comme au figuré, c’est un
maire stupéfiant, voous conviendrez. On n’aurait pas imaginé un homme si corpulent
se montrer si léger.
Hier il signait des bobble-heads, figurines
dodelinantes de la tête et inoffensives pour centraide une cause caritative. Je
pense que c’est là qu’il est à son meilleur, comme mascotte. Puisque maintenant
les Maple Leafs sont une franchise respectable, la mairie se doit de prendre la
relève comme risée.
Sa seule promesse : ne pas coûter trop cher aux
Torontois. Honni soit qui mal y voit.
Populiste ou populaire, c’est un maire qui déssert
bien.
P- Et pour
compléter?
E- Puisque la soupe n’est jamais trop chaude pour les
nouilles qu’on élit. Pour abaisser la température, et la colère des éléments; que
dire, des ouragans, un glacé de Varsovie? Des intentions louables auxquelles
aucun régime ne souscrit. Et par conséquent, un gaz à l’effet déssert.
P- Mais Éric, tu
as dit que tu serais gentil.
E- Osacr Wilde a dit : Un gentilhomme est celui
qui ne blesse personne involantairement.
Je pense donc avoir été fidel à mon serment.
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