jeudi 14 novembre 2013

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À la sauce Touski


P- Qu’avons-nous au menu aujourd’hui à notre chronique Croc en jambe?

E- Ce sera une préparation Touski.
Comme il arrive quelquefois dans la cuisine familiale de préparer un plat de Touski reste au frigidaire,
je nous propose un mijoté de Touski traîne ça et là dans le garde-manger de l’actualité.

Évidemment, il ne suffit pas de jeter les aliments pêle-mêle (ou potluck) dans l’assiette. Il nous a fallu trouver un ingrédient permettant de lier les saveurs disparates, un thème si vous préférez.

Or le calendrier nous indique que le 13 novembre est la journée internationale de la gentillesse et je mettrai un certain effort à présenter mes jambettes de la façon la plus aimable que possible.

P- Que nous proposez-vous comme entrée?

E- Une marinade; Mylène Paquette, en hommage à une brave fille du Québec qui vient de réaliser la traversée de l’Atlantique à la rame. Plus de gens sont allés dans l’espace  qu’il en est qui ont traversé l’Atlantique comme elle.
Je dis brave fille, parce que de son propre aveu, elle n’est pas très à l’aise dans l’eau.
Elle évite les piscines ou même les baignoires trop grandes.

Mais, tout compte fait c’est probablement un atout pour ce type de défi.



P- Comment ça?

E- Si j’avais à traverser la mer je confierais davantage la préparation à quelqu’un qui n’aime pas l’eau qu’à un bon nageur.

Ce qui serait bien c’est de développer des chaloupes insubmersibles comme la sienne… pour les familles.
Si elle a mis 130 jours pour réunir l’Amérique et l’Europe, je suppose qu’une famille de trois adolescents un rien athlétiques et leurs parents peuvent y arriver en 50 jours! Qu’en dis-tu?

P- T’es pas sérieux?

E- Ben… 50 jours à ramer en famille, vrai que ça peut devenir une galère plus qu'une croisière. Mais entre ça 
ou une éternité à vendre des cartes de bingo pour payer l’avion…c’est un pensez-y bien!


P- Je suppose que vous avez quelque chose de plus consistant à nous soumettre comme plat principal.

E- Nous avons un choix. Notre bon ami monsieur le ministre des Finances nous présente son fidel consommé de poisson.
En bon diététicien il prévoit un budget maigre et équilibré pour… environ…  deux mois avant l’élection fédérale.
Ce qui laisse le temps à son gouvernement de cuisiner les chiffres de sorte que les recettes de l’État paraîtront égales aux dépenses.

Je trouve pour ma part que ça sent le réchauffé et même le réchauffé climatique. Ça convient aux diètes austères ou le travail rémunéré est rare et donc artificiellement précieux. Et où pour obtenir un emploi qui nous plaît il faille compléter des études aux coûts soufflés.

En contrepartie je propose le renversé suisse.



Pourquoi ne pas envisager les choses différemment?

J’attire notre attention sur un article paru dans le New York Times : « Switzerland’s Proposal to Pay People for Being Alive », signé Anne Lowry. On rapporte, en résumé, (pour ne pas dire- en réduit) que quelques hérétiques helvétiques inspirés d’un économiste allemand suggèrent un revenu minimum garanti. Plutôt que de multiplier les programmes d’aide financière et sociale, et toute la bureaucratie que ça implique, assurer à chacun des habitants du pays, un revenu plutôt qu’une dette, un pécule de base distribué tant aux vaillants qu’aux paresseux.

Une fabulation vous me direz.

Mais figurez-vous que ça été essayé. Non pas, dans un pays lointain en territoire communiste mais tout près d’ici dans un village appelé Dauphin au Manitoba dans les années 70.

 

Pendant une courte période de temps, on a garanti un revenu à tous… En plus d’enrayer la pauvreté l’exercice donna deux résultats imprévus… mais non pas surprenants : Davantage d’élèves terminèrent leurs cours, et la fréquentation des services de santé diminua.

J’avoue qu’à première vue ça ressemble à la rêverie d’un idéologue de gauche mais dans les faits, cette idée est véhiculée du moins aux Etats-Unis par des gens qui se disent libertariens et normalement associés à la droite.

P- Donc comme plat principal, le réchauffé Flaherty ou le renversé suisse. Et pour dessert?
E- Les fromages!  J’ai hésité. Finir le Sénat chambré?  Le plus goûteux est parti avec Wallin, Brazeau et Duffy.

P- Vous avez promis de rester gentil!



E- Mais je le suis. Passons plutôt au Porto Toronto. Le porto, un vin cuit rend soutenable un fromage plus Ford, plus pourri.

Les cracks de la publicité vous diront qu’on en parle en bien ou en mal, mais qu’on en parle.
Si c’est vrai, le maire de la Ville Reine est une aubaine. On consulte davantage ses vidéos que ceux de Lady Gaga. L’avantage des siens c’est qu’ils coupent l’appétit là où l’autre nous en donne.

Disons-le : Au propre comme au figuré, c’est un maire stupéfiant, voous conviendrez. On n’aurait pas imaginé un homme si corpulent se montrer si léger.

Hier il signait des bobble-heads, figurines dodelinantes de la tête et inoffensives pour centraide une cause caritative. Je pense que c’est là qu’il est à son meilleur, comme mascotte. Puisque maintenant les Maple Leafs sont une franchise respectable, la mairie se doit de prendre la relève comme risée. 

Sa seule promesse : ne pas coûter trop cher aux Torontois. Honni soit qui mal y voit.

Populiste ou populaire, c’est un maire qui déssert bien.

P- Et pour compléter?

E- Puisque la soupe n’est jamais trop chaude pour les nouilles qu’on élit. Pour abaisser la température, et la colère des éléments; que dire, des ouragans, un glacé de Varsovie? Des intentions louables auxquelles aucun régime ne souscrit. Et par conséquent, un gaz à l’effet déssert.

P- Mais Éric, tu as dit que tu serais gentil.

E- Osacr Wilde a dit : Un gentilhomme est celui qui ne blesse personne involantairement.
Je pense donc avoir été fidel à mon serment.

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