samedi 9 juillet 2011

Une olive au clair de lune

Elle va revenir et je serai parti. Bien fait! N'avait qu’à rester.
Pas pour moi ou pour un autre. Pour être là et finir l’été comme il faut.

Julia et moi, on se brise le cœur depuis avant qu’on ne sache qu’on est garçon et fille. La première de la bande qui a fait pipi accroupie!

Et la première à qui j’ai fait de la peine.
Une fois, je suis allé au bois avec Xaviera plus âgée aux cheveux blonds et bouclés, des rondeurs et encore... alors que j’avais promis à Julia qui a des jambes en barreaux de chaise et du crin que rien ne peut friser d’aller me baigner avec elle.
Encore la première qui m’a donné un coup de poing qui m’a fait mal.
Je pensais avoir eu des bleus et des poques partout avant de la connaître.

Et Julia c’est ma compagne pour les olives.

Un soir qu’on ne voulait pas aller faire dodo, qu’on n’avait plus rien à faire vraiment mais une journée qu’on ne voulait pas laisser aller non plus, elle m’a défié de faire tenir autant d’olives dans ma bouche qu’elle pouvait le faire dans la sienne, de petite margoulette.
« Le perdant doit tout avaler », trompette t-elle.
« Et avaler celles du gagnant » que j'ajoute, hilare.

À ce jour je ne sais pas comment elle a fait son coup. Qui de ses pommettes, de ses dents, de ses lèvres pouvait cacher autant de fruits?
J’ai été surpris mais je le fus bien davantage, quand après m’avoir obligé à engloutir cinq ou six ou même sept olives de misère, elle m’en donne une de sa bouche.
J’ai su que la lune s’était levée parce qu’elle a réfléchi dans l’huile sur la joue de Julia qui se penchait sur moi.

Enfance de Don Juan

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