Quelque chose aboie, et ne devrait pas. C’est notre première nuit en montagne.
L’équipage dort. Je fais le guet.
Auprès du bivouac, je distingue de moins en moins l’escarpement profilé dans la nuit froide.
Un mulet borde de son crin chaud… Christina.
Sur qui je veille, sans prendre à son sommeil.
À défendre, des coyotes, des aigles, des bandits, de moi.
J’attise la braisée, tout pris à ne pas… Plein les bras, de rien…
Je m’interdis d’elle, me la refuse
Alors que moi elle me prend tout, toute ma retenue
Et ne me demande rien.
Mes questions lui sont pointées, empressées,
En inventant des réponses dans le souffle d’enfant qui lui échappe des lèvres dormantes
Jacob et son maître n’ont pas lutté plus fort que je ne le fais.
Quelles prises pour parer l’étreinte que je lui destine.
Encore et encore, je repousse de toute mon imagination, le rocher sur lequel elle dort
Et me substitue à lui sans que rien ne se déplace, ne se déglace.
Obsédé
Je retourne avec fureur le tisonnier dans les charbons
Et puis la douzième fois, n’en pouvant plus,
Je secoue le feu et s’en échappe une pincée d’étincelles
Tout ce que je suis dans ce coup de bâton, risibles feux perdus dans l’immense, l’immuable.
Quelque chose se consume pourtant inextinguible.
Entre elle et moi
Il reste de l’air,
Du cœur à brûler.
Je fais le guet
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire