De fait, j'ai sciemment persécuté la laitue des chiens. Je ne m'en cache pas. Bien des têtes de moine ont roulé sous l'effet de ma pince. J'ai attaqué à l'aide de ma pelle la plus mince et acérée les racines mêmes de familles entières. Et quand j'ai opté pour le rendement au détriment du plaisir sadique, je me suis pourvu d'en extracteur mécanique.
L'instrument me valut quelques belles victoires. Les trous béants laissés dans la tourbe me procurèrent une satisfaction... momentanée. Le temps qu'ils s'infestent de nouveau.
Et puis oui... Je me suis procuré un poison de Scott ou Monsanto ou le diable sait quel autre manufacturier d'armement. Secrètement, à l'aube j'ai répandu au pulvérisateur mon premier herbicide.
J'ai vu des pans entiers de mon parterre lentement ramollir, défaillir. De belles fleurs jaunes, blêmir puis s'écrouler sous leur propre poids. Les feuilles empestées par la chimie noircies. Comme si leurs fluides s'étaient changées en suie.
Qu'étais-je devenu?
Un bourreau. Je tue indistinctement pour entretenir une façade.
J'étais devenu un général américain.
Et il a plu.
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