vendredi 31 janvier 2014

XX

Pour faire un monde (L'Audio fil du mercredi 29 janvier 2014)
Croc-en-jambes  :  L'éducation en français
Durée : 00:06:52


Crise de financement dans les écoles francophones.


P- Pour le bénéfice de nos auditeurs de l’extérieur de Regina, et à qui la nouvelle aurait pu échapper : Il y a eu un drame collectif ces dernières semaines

B- Et oui, sachez bonnes gens que notre commission scolaire…est en déficit!

Pensez –pas que c’est pas honteux?
On aurait trop dépensé pour l’éducation de nos enfants. Yeurk!

Remarquez je me doutais de quelque chose. L’autre jour, le plus vieux est revenu de l’école.

Et il connaissait quelque chose que même moi j’aurais pas pu lui montrer.

P- Comment faire un muffin blanc et noir.

E- Ils leur montrent à faire des muffins, toi!

P- Ils étaient bons, hein?

E - Oui. Et les maudizenfants sont rendus meilleurs que moi en maths, en science p’is ils leur montrent à faire des muffins noirs et blanc.

P - Où est-ce qu’on s’en va?

E - Puis c’est des francophones. EN PLUSS.
À ce qu’on sache c’est une espèce plus difficile à faire pousser ici.

J’en conclue que notre commission scolaire est malheureusement minée par une conspiration qui veut que nos enfants soient moins cons que nous!

P- Et qui plus est, ça nous coûte un déficit.
On pourrait faire vivre combien
de Pamela Wallin avec cet argent-là?

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 Toujours est-il que vendredi dernier, y avait pas mal de monde à l’AG du CEF. Presque autant qu’au party du CCF. Mais quand même moins que dans les bonnes années de l’ACFC

Dans le monde associatif, quand tu réussis à avoir plus qu’une vingtaine de personnes à un meeting… ça peut être mauvais signe.

Des fois t’as de la misère à avoir assez de monde pour faire corum. Quand tout va bien et il se passe rien.
On va lire le code Morin, grignoter du procès verbal et aller se coucher.

Mais vendredi soir dernier, y avait plein plein de monde.
Et c’est vite devenu tendu.
Il a fallu demander à une madame qui aurait préféré ne pas être là  de parler plus près du micro pour qu’on l’entende.

Mais ça lui tentait pas et pour qu’on le sache tous : elle aurait râlé quelque chose à l’effet qu’elle se forcerait à manger le micro.

Ça donné le ton.

Dès qu’un autre micro s’est ouvert, quelqu’un est venu se plaindre…  qu’il y avait trop de plaignards.


« Parce qu’ils vont avoir des maudites questions.
P’is va falloir inventer des réponses. P’is des fois quand tu trouves pas la réponse t’as l’air fou. P’is c’est assez difficile de trouver des bénévoles sur les CA sans qu’ils aient l’air fous. »

Et puis, un autre prend la parole, il vient tout juste de descendre d’avion – de Ottawa – ou là-là- pour ne pas manquer cette réunion.

Et l’autre est arrivé un peu sur le tard, je regrette. Le vélo est resté pris dans un ban de neige.

Et enfin celui par qui le scandale est arrivé. Il avait osé demander si tout allait bien, il y un certain temps. La commission scolaire venait de mettre des gens à pied.

Comme on lui a répondu par un huis-clos, il en a parlé aux maudits journalisses qui vont tout compliquer les zaffaires c’est bien connu.

P’is là on a l’air de se chicaner comme des Gaulois. Le ferronnier va s’en prendre au poissonnier. Que vont dire les Romains?

Mais…  Panoramix s’est levé. Il a dit, les Romains, ils nous donnent pas l’argent qu’ils nous doivent pour l’éducation. C’est pour ça qu’on est en déficit.
Et puis là tout est devenu clair.. Non mais ils sont fous ces Romains.

Fait que c’est ça qui s’est passé dans l’éducation en Saskatchewan cette semaine.

Et depuis ce temps-là y a un rhume qui circule parmi les bénévoles du réseau associatif fransaskois..
Ça se transmet par micro. Quand tout le monde sera remis. On ira se battre contre les Romains.

P- En avant les muffins noirs et blancs. .. Chien blanc



XIX

Que pensent les sables bitumineux de Neil Young?



Croc en jambe : Entrée numéro 19,  au journal de bord,
22 janvier, 2014.

Il y a deux ou trois points de l’actualité dont j’avais envie de toucher un mot.
La visite de notre premier ministre en Israel,
l’absence de sécurité dans le transport ferroviaire, et l’état des finances du Conseil des écoles fransaskoises…

Finalement, tout compte fait…
Je vais plutôt vous donner  le point de vue d’un sable bitumineux sur Neil Young.

La semaine a été marquée par une tournée du chanteur pop Neil Young pour attirer l’attention sur le développement des sables bitumineux et le rapport avec les traités autochtones.

Nos collègues ont posé la question :
Les artistes doivent-ils s’engager publiquement dans des débats politiques?

Moi je réponds oui.
À condition qu’il ait la même opinion que moi, premièrement.
Deuxièment, la politique est trop importante pour être laissée aux politiciens.
Plus on est qui s’impliquent dans un débat, meilleures sont les chances qu’on trouve une solution convenable.

Maintenant, 
L'impact qu’un artiste peut avoir dans un débat peut varier.

Si tu as Sting, U2, Tracy Chapman et Bruce Springteen qui font une tournée mondiale pour libérer Mandela, c’est une chose.
Moi, Neil Young j’le connais pas beaucoup.

Il aurait dit quelque chose de préjudiciable aux sables bitumineux qu’il aurait comparé à Hiroshoma,  p’is les traités Autochtones.


Alors, si je suis un sable bitumineux je me dis :
Premièrement, Neil Young... C’est qui?
J’ai entendu le nom souvent.
Une icône qu’ils disent. Assez pour qu’à chaque fois j’me demande, si c’est le frère de Karen Young.
P’is après ça faut que j’me souvienne c’est qui
Karen Young…

Je l’ai vu en vidéo.
Pas… Karen… son frère…
Chapeau cowboy..
Chemise à franges.
Ce pourrait être un Albertain

Je l’admets, Le seul air que j’lui connais c’est :

“Keep on rockin’ in the Free World.”

P’is la dernière fois que je l’ai entendu,
C’était « interprété » par nul autre que
Homer Simpson!

Oui On parle du même Homer Simpson


Toujours est-il, que comme sable bitumineux, 
j’connais pas très bien Neil Young.
J’ai vu une vidéo- début années 80
Des grues, des rails, pour accrocher des projecteurs sur scène. 
Ç’aurait pu être tourné LIVE à un Farm Aid.

Puis les arrangements, les instruments
l’air est entraînant,

Ça fait un peu Born in the USA de Springsteen.

Faque pour pour repousser les limites de mon ignorance
J’ai googlé pour avoir les couplets
de Rockin in the Free World.

I see a woman in the night
With a baby in her hand
Under an old street light
Near a garbage can
Now she puts the kid away,
and she's gone to get a hit
She hates her life,
and what she's done to it
There's one more kid
that will never go to school
Never get to fall in love,
never get to be cool.

Traduit ça donne.:

« Je vois une femme dans la nuit
Et son bébé sous la main
Sous un vieux lampadaire
Près de la poubelle, range son enfant
And she’s gone to get a hit
Elle déteste sa vie
Ce qu’elle en a fait
Un enfant de plus
Qui n’ira pas à l’école
Ne tombera pas en amour
ne sera jamais cool »

On s’éloigne de Platinum Blond ou d’une annonce de pick-up.
C’est aut’chose que :
Chérie j’t’aime pluss que mon cheval ».



Faque j’reconnais que ça peut avoir de la portée s’il parle des traités, ou d’une catastrophe nucléaire.
Au moins autant que si c’était dit par mettons :
Chad Krueger de Nickelback!

En revanche, j’me fierais pas sur lui pour calibrer l’instrument qui mesure le taux de radiation à Fort McMurray.

C’est un artiste. Il a droit à une license poétique.
Puis c’est un vieux rocker.

Donc… Oui les artistes peuvent se prononcer sur les choses politiques.


22 janvier

Politique

Croc-en-jambes : Les sables bitumineux répondent à Neil Young

Neil Young en conférence de presse à Toronto, le dimanche 12 janvier 2014.
Neil Young en conférence de presse à Toronto, le dimanche 12 janvier 2014.     Photo : Presse canadienne/Mark Blinch
À la lumière de la grande tournée de l'artiste Neil Young, Eric Boulay nous présente le point de vue des sables bitumineux aux propos du musicien.

mardi 21 janvier 2014

XVIII

(Déja 18?)

La septième merveille de Saskatoon


D - Bonjour Éric. Vous nous proposez aujourd’hui un commentaire sur le bilinguisme à l’aéroport de Saskatoon… que vous qualifiez de projet du siècle… rien de moins.

E – Bonjour Doris. En effet. Nous l’avons appris dans un article de Pascale Bouchard, lundi dernier. Et je cite :

« Selon le PDG, Stephen Maybury, des services en français sont envisagés au cours des trois à cinq prochaines années à l'aéroport international John G. Deifenbaker de Saskatoon. »
D - Revenons sur les faits. Les écriteaux bilingues sont obligatoires dans les aéroports canadiens qui accueillent un million de passagers ou plus, chaque année. C’est le cas à Saskatoon depuis 2009. soit depuis cinq ans. Auquel il faudrait ajouter encore trois ans minimum.
E –  Et je vous le demande : Quelqu’un s’est–il tué jusqu’ici en produisant des services en français?
D – Non
E – Alors Bravo! Restons prudents. Évitons la précipitation. Une faute de français est si vite arrivée.
De fait. Ce qui serait plus sécuritaire serait de compter les passagers jusqu’à 999 999. Et avant de franchir le million commencer à balancer les gens par parachute au-dessus de Warman, par exemple. Comme ça on respecte l’esprit de la loi.
Mais c’est mal connaître l’ambition des gens de Saskatoon.
Il aura fallu sept ans pour creuser un tunnel sous la Manche reliant la France et l’Angleterre.


Il aura fallu sept ans pour bâtir l’aéroport flottant de Kansai au Japon et un pont le  reliant à la terre ferme.


By Jove, À Saskatoon, en sept ans, on va peut-être réussir à traduire des écriteaux de l’anglais vers le français.
D – Ouf!
E - Je sais c’est facile de devenir étourdi quand on envisage des exploits semblables. On se dit mais : Qui sommes-nous pour nous engager dans pareille aventure, humbles mortels?
D – Mais…Par où commencer?
E – J’ai examiné plusieurs chantiers prodigieux dans l’histoire de l’humanité, pour voir s’il n’y aurait pas un exemple susceptible de nous inspirer et nous donner confiance.
D – En avez-vous trouvé?
E- Oui. J’ai feuilleté dans les plans de la muraille de Chine, les manuscrits des grandes pyramides, et erré dans les descriptions des jardins suspendus de Babylone pour finalement trouver un exploit comparable à celui qui nous intéresse.
D- Mais de quoi s’agit-il?
E- Il s’agit de la traduction des écriteaux… de l’aéroport de Regina.
Je sais, c’est difficile à croire, mais il semble qu’on soit arrivé à produire des écriteaux bilingues à Regina.
Je suis allé le constater en personne. Et j’ai vu, dans un français impeccable, écrit : « Restaurant. »
D : C’est la même chose qu’en anglais.
E : Justement. S’ils s’étaient trompés dans la traduction, je l’aurais su tout de suite!
Mais c’était juste le début; je suis allé de merveille en émerveillement :
« Attention, plancher mouillé »,
« Contrôle des bagages », « Déchets recyclés », « Services à la clientèle » et même :
« Avez-vous votre carte d’embarquement? » une phrase complète, de la majuscule au point d’interrogation!
Maintenant, je sais parce que je l’ai vu. Mais le PDG de l’aéroport de Saskatoon, lui, il est plus fort c’est un visionnaire.
Imagine-toi,
Il a même contemplé la possibilité que des clients (il appelle ça des clients même s’ils sont déguisés en êtres humains)… des clients qui fréquentent l’aéroport parlent d’autres langues que l’anglais ou le français! Moi, j’y avais pas pensé! Si ce n’était que de moi, je me serais dit on est foutus, finis, kaput! Le plan a foiré!
Mais lui c’est pas un type ordinaire.
Et il préconise l’usage de pictogrammes! Des petits dessins, des schémas comme ceux qu’on voit par exemple sur les portes de toutes les salles de bain publiques du monde entier pour distinguer celles des femmes et celles des hommes. Ou ceux qu’on voit sur la route pour désigner des travailleurs sur le chantier
Et vous savez quoi? Il y en a des pictogrammes à Regina! Il pourrait même emprunter ceux qui existent déjà -  pour Saskatoon!
Non mais des fois je me dis qu’on est chanceux d’avoir des Stephen Maybury en ce bas monde.
Des gens pour qui même le banal devient un exploit!
D – Ça nous laisse le temps d’aborder autre chose.
E – Je ne sais pas pour toi, mais moi, je suis en plein conditionnement préolympique. Je me pratique à me lever pour chanter l’hymne national à quatre heures du matin.
D – Ben oui, avec le changement de fuseau horaire… J’te trouve bon. Moi j’pense que je vais me contenter de la chanter en reprise.
E- Pour nous aider dans notre préparation mentale, les publicités olympiques sont déjà sorties.
Aujourd’hui je m’arrête à la pub de l’équipe olympique d’hiver
Hashtag nous sommes l’hiver.
Ça se passe en noir et gris. En arrière plan, on entend, on sait pas si c’est le vent, ou un moteur à réaction. Pas une trace de pas sur la neige. Puis tout à coup un planchiste. Qui grimpe la montagne… sans remonte-pente.. Puis une bobeuse. Surhumaine. Elle a même pas de bas dans ses souliers.
- D – Comme des ados qui prennent l’autobus scolaire.


Ça sourit pas, les jeux c’est pas drôle.
On entend une voix cassée, peut- être Vol de mort :
Ceux dont le sang boue dans les veines, l’effort.
Non c’est pas la danse à St Dilon, c’est Twilight.
Message, les Jeux c’est sérieux.
Ou comme on dit chez les Chtis…C’est :
-        D LE NOOOORD

Société

Croc-en-jambes : L'affichage en anglais et en français à l'aéroport de Saskatoon

L'aéroport international John G. Diefenbaker de Saskatoon
L'aéroport international John G. Diefenbaker de Saskatoon     Photo : Google Street View
Eric Boulay nous donne son point de vue sur l'affichage bilingue à l'aéroport de Saskatoon.

Société

Croc-en-jambes : Le froid agit sur nos sens

Des passants emmitouflés
Des passants emmitouflés     Photo : Charles Rex Arbogast
Eric Boulay nous raconte ce qui arrive à notre corps et à notre esprit lorsque le mercure chute. 

XVII

Comment agit le froid sur nos sens.


P - Actualité oblige, aujourd’hui notre chronique Croc en jambe porte sur les grands froids. Bienvenue Éric.

E- Bonjour Doris

P- Vous allez d’abord nous donner quelques conseils concernant l’habillement en période de… glaciation.

E-  Je vous donne une recette infaillible. Prenez bien vos notes.
1 - Au petit matin, au moment de quitter le lit, assurez-vous de ne pas avoir à mettre les pieds nus au sol; Vous aurez donc des bas moelleux et des chaussettes…. à portée de la main.



P - ... des pieds.

E- Et tout de suite une tuque.
C’est bien connu. On perd la chaleur par la tête et les pieds.
Des mitaines et des culottes aideront à protéger les autres extrémités.

2- Caresser la blonde ou le conjoint et les enfants au moment du départ. Pour l’affection mais aussi pour leur emprunter de la chaleur.
Regardez-les partir par la fenêtre.
L’important est de se tenir loin de la porte.

P - Et pour aller dehors?

E - Aller dehors? Quelle mauvaise idée!



Remarque, je l’ai déjà fait. Ça m’arrive encore. Marcher un peu autour du quartier! J’ai essayé mon nouveau parka en vortex polaire, ça saisit quand même les sens.

C’est fou comme une absence – l’absence de chaleur peut nous sembler hostile. Tous nos muscles se braquent, le visage se crispe, les pores de la peau se referment, les yeux se plissent, les lèvres se raidissent. Pourquoi?

Parce qu’on sait que dès que le vent nous aura repéré, il va venir nous foutre une gifle. Bête comme ça …

Si on se donne quand même la peine de regarder autour, l’hiver se donne en spectacle. La chaleur qui dès qu’elle s’échappe de la cheminée se fait rabrouer sur le toit.
Les tuyaux d’échappement des voitures attroupées à l’intersection qui exhalent leur haleine de gaz dans un nuage. Pour peu qu’il y a un cours d’eau et qu’il n’est pas solidifié, là encore des fantômes de chaleur s’en élèvent et disparaissent en l’air. (Ya juste des fantômes pour penser qu’on est mieux au ciel qu’en enfer, une journée comme ça.)

Si on regarde plus haut, il ya souvent les parhélies.



P - Rappelle-nous ce que c’est.

E -  C’est quand les cristaux de glace dans l’air font une sorte d’arc en ciel autour du soleil. Dans certains cas, le soleil se réfléchit si parfaitement de part et d’autre du halo qu’on a l’impression qu’il y en a trois.
Marie de l’Incarnation qui venait d’un pays moins froid en voyant le phénomène à Québec il y a environ 400 ans, avait appelé ça les trois soleils et y trouvaitune manifestation de la sainte Trinité.

Les grands froids ça finit par altérer les sens.  Elle y voyait du religieux. Après un mois ça l’aurait fait sacrer, comme tout le monde.

P - Il y a aussi les oreilles qui entendent différemment par grand froid.

E - Le bruit des pas, par exemple! Dans une bonne bordée du neige le son est sourd et profond, pouuf…pouf…pouf.
Mais ces jours-ci c’est aigu et grinçant, comme une plainte de sorcière et surtout plus rapide. (exemple)

Et bien sûr, c’est le temps de l’année où la voiture s’exprime le plus.

P – Quand on est assez chanceux pour qu’elle démarre.

E – Et même là y’a des variations dans l’agonie.
Depuis le vaillant moteur qui se dérhume comme une chèvre
( son)
Puis qui se décourage… (son)
Ou pire, le clic de la panne. Suivi de l’inévitable… « Maudit chien blanc… »
(son Tel cellulaire…

P – le téléphone cellulaire 

B – (Bruit engagé)

P- Les lignes sont occupées au CAA



E- Et quand la voiture est quand même partie,
On dirait que tous les matériaux dont elle est faite finissent par résonner comme du carton ou du fer blanc. Et tous les défauts se font entendre. Boîte de vitesse, servo-direction, les freins, la suspension le ventilateur… C’est un petit récital, un concerto de ferraille et plastique.
Avec des solos chez le garagiste.
Quand il demande quel est le problème :

« Qaund j’accélère ça fait –ouiouiouioui.
Quand je tourne ça fait – croque-croque-croque
Même quand j’ouvre la radio j’entends des drôles de bruits.

Y a des gens qui chiâlent … parce qu’ils attendent dans un aéroport… pour partir en Floride! »

P - Y a des sons plus agréables aussi.

E -  Celui du vent… quand il est dehors et qu’on est en dedans.

Le son rassurant de la famille qui secoue ses bottes en rentrant.

Le (bruit) d’un bon bouillon chaud qui fait relaxer les épaules.

P- Le ronron du chat sur le sofa.

B - Pour les chanceux, le crépitement d’un feu de foyer. Chez nous on a encore mieux. Une fournaise au gaz qu’on entend très bien souffler. J’ai fait exprès de payer moins cher pour mieux l’entendre. Quand les enfants étaient plus petits, et qu’ils avaient de la peine à s’endormir, je leur disais d’écouter la fournaise.
 Ç’est le son d’un réacteur de fusée dans l’espace qui les amène à des années lumières d.où ils sont. Qui les conduit au lendemain.

P – C’est poétique.

E – Mais ça marche pas l’été.





Bon, pour tout dire. Pas ma chronique préférée. Pas que j'avais pas assez fait de recherches. Au contraire. Trop de matière, pas assez travailler à sélectionner. On a ad libé puis on s'est perdus. C'est correct. Y en aura d'autres.

XVI
Épiphanie

P- Cette semaine, vous prenez vos distances avec l’actualité pour nous proposer un Croc-en-jambe sur les Rois Mages…

E- Oui. Sous prétexte de l’Épiphanie, la conclusion du Temps des fêtes, le moment de mettre en œuvre nos résolutions et bientôt aussi le moment de se départir du sapin de Noël.

Pour discuter des Mages il faut se référer
à St Mathieu, le seul évangéliste à les mentionner.
Je ferai pas une catéchèse c’est promis.
Rapportons-nous donc aux deux premiers chapitres de son évangile, 48 versets en tout. Presque rien. Moins de temps qu’il en faut pour lire une recette de gâteau.

Pourquoi? Parce que c’est la seule place où il est question des mages, un sujet fascinant.



Ça commence assez curieusement :

Verset 1« Généalogie de Jésus Christ, fils de David, fils d’Abraham » - y même pas de verbe.

On dirait pas un titre de roman! Ça fait même pas une bonne manchette de Téléjournal.

J’vas vous dire c’que ça l’air. Ça l’air d’un document de fonctionnaire. Et on sait pourquoi. Parce que
Son auteur était un fonctionnaire, pire : un percepteur d’impôts.

Il est bon dans les listes, alors il énumère les 14 générations entre Abraham et le roi David. Puis les 14 suivantes jusqu’à la déportation à Babylone et enfin les 14 qui mènent de Moïse à Joseph, l’humble charpentier qui est destiné à perpétuer la lignée des fils d’Abraham culminant par le Sauveur du monde.
N’est ce pas?

Mais non.
Joseph se voit annoncer dans un songe, que Marie, toujours vierge a été fécondée par l’Esprit saint.

Finie la lignée mon Jos. Mets ça dans ta pipe p’is fume le.

Et puis l’ange continue : tu disputeras pas Marie. C’est comme ça, c’est tout.

Dernière chose : l’ange lui dicte le nom de l’enfant : Emmanuel et lui explique que ça veut dire : Dieu avec nous.

Si on m’avait fait une annonce pareil, je sais pas comment je l’aurais pris..Toujours est-il que l’enfant s’est appelé Jésus qui veut dire Dieu nous sauve et non pas Emmanuel! Tiens l’ange- mets ça dans ta pipe pis fume-le!

42 générations, une immaculée conception, un ange,  un songe… tout ça expédié en 25 versets. C’est tout le génie de Mathieu l’évangéliste,c’est ce qu’il dit pas! On a le droit de l’imaginer! Je te suggère Orlando Bloom dans le rôle de l’ange.

Qu’en dis-tu?



P- (ad lib)

E- puis pour jouer Joseph?

P- (ad lib)

E- En tout cas pour jouer Marie, pas nécessaire d’aller vers un nom connu. Elle dit pas un mot.
Si on faisait l’évangile selon St Luc, le médecin, ce serait autre chose.
Revenons à Mathieu :

«Deuxième chapitre, premier verset :

« Jésus étant né à Bethléem de Judée, aux jours du roi Hérode, voici que des mages venus d’Orient arrivent à Jérusalem en disant : Où est le Roi des Juifs qui vient de naître? Car nous avons vu son étoile et nous venons l’adorer »

40 mots. Assez pour le deuxième tôme de la Trilogie si tu confie ça à Peter Jackson, mettons.
L’auteur en une demi phrase nous donne un lieu et un temps.

C’est important. Quand on apprend l’histoire, tout est daté avant J-C ou après JC. On voit jamais « Pendant JC »… Y a un flou artistique.

On a un repère : Hérode. Ça vaut la peine de mettre une bonne équipe sur les décors. Hérode a fait construire des ports, il a fait rebâtir le Temple de Jérusalem.
Son palais doit être pas mal beau. Ce que Mathieu dit pas, mais que ses premiers lecteurs savaient, c’est que Hérode c’est un sale caractère.  Comme Henri VIII, il hésite pas à faire disparaître des épouses pour se remarier. Il renie des alliances. Il poursuit et fait condamner à mort des beaux-frères.

Suggestion de casting?

P- ad lib

Et pouf. On nous sort des mages venus d’Orient.
Bonjour les costumes!

Ils peuvent être à pied, à cheval, en chariot. Ce pourrait être des tapis volants, aussi. L’auteur précise pas. Moi je resterais avec les chameaux.

Et Allo les effets spéciaux!

Ça nous prend une étoile … qui se suit! On prend une chance que les mages qui observent le ciel dans leur pays d’Orient. Mi-astrologue, mi astronome, je dirais astrologonomes. Ils doivent venir de contrées où il y a des juifs. Mathieu parle d’une étoile, mais un comptable ferait-il la différence entre une conjonction de planètes, une étoile filante ou une comète? Pas sûr. Encore aujourd’hui avec tous les ordinateurs et les instruments de la Nasa, on fait des approximations. Selon certains Jésus serait né en 6 avant Jésus-Christ selon d’autres, 12 ans après sa naissance. C’est pas encore au point.
P’is on passe un peu vite sur un gros incident diplomatique.
Celui qui pense être le Roi des Juifs…
c’est Hérode!
Il semble pas y avoir de cadeau pour lui!

Hérode – fort pour les grands projets- moins fort en religion- assemble des scribes, des prêtres, les consulte. On lui apprend qu’un prophète a mentionné que le Christ naîtrait à Bethléem.

Il convoque les mages et leur donne les directions en leur demandant de se rapporter à lui avec des précisions une fois qu’ils auront rendu leurs hommages.
Il reste juste 10 versets pour finir le récit


L’étoile leur indique une maison- où ils trouvent Marie et l’enfant, se prosternent ouvrent leurs trésors et lui offrent l’or, la myrrhe et l’encens.
Ils font un songe à leur tour puis choisissent de prendre une autre route pour le retour et éviter Hérode.

Ici s’arrête tout ce qui concerne les mages.

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