mardi 21 janvier 2014

XVIII

(Déja 18?)

La septième merveille de Saskatoon


D - Bonjour Éric. Vous nous proposez aujourd’hui un commentaire sur le bilinguisme à l’aéroport de Saskatoon… que vous qualifiez de projet du siècle… rien de moins.

E – Bonjour Doris. En effet. Nous l’avons appris dans un article de Pascale Bouchard, lundi dernier. Et je cite :

« Selon le PDG, Stephen Maybury, des services en français sont envisagés au cours des trois à cinq prochaines années à l'aéroport international John G. Deifenbaker de Saskatoon. »
D - Revenons sur les faits. Les écriteaux bilingues sont obligatoires dans les aéroports canadiens qui accueillent un million de passagers ou plus, chaque année. C’est le cas à Saskatoon depuis 2009. soit depuis cinq ans. Auquel il faudrait ajouter encore trois ans minimum.
E –  Et je vous le demande : Quelqu’un s’est–il tué jusqu’ici en produisant des services en français?
D – Non
E – Alors Bravo! Restons prudents. Évitons la précipitation. Une faute de français est si vite arrivée.
De fait. Ce qui serait plus sécuritaire serait de compter les passagers jusqu’à 999 999. Et avant de franchir le million commencer à balancer les gens par parachute au-dessus de Warman, par exemple. Comme ça on respecte l’esprit de la loi.
Mais c’est mal connaître l’ambition des gens de Saskatoon.
Il aura fallu sept ans pour creuser un tunnel sous la Manche reliant la France et l’Angleterre.


Il aura fallu sept ans pour bâtir l’aéroport flottant de Kansai au Japon et un pont le  reliant à la terre ferme.


By Jove, À Saskatoon, en sept ans, on va peut-être réussir à traduire des écriteaux de l’anglais vers le français.
D – Ouf!
E - Je sais c’est facile de devenir étourdi quand on envisage des exploits semblables. On se dit mais : Qui sommes-nous pour nous engager dans pareille aventure, humbles mortels?
D – Mais…Par où commencer?
E – J’ai examiné plusieurs chantiers prodigieux dans l’histoire de l’humanité, pour voir s’il n’y aurait pas un exemple susceptible de nous inspirer et nous donner confiance.
D – En avez-vous trouvé?
E- Oui. J’ai feuilleté dans les plans de la muraille de Chine, les manuscrits des grandes pyramides, et erré dans les descriptions des jardins suspendus de Babylone pour finalement trouver un exploit comparable à celui qui nous intéresse.
D- Mais de quoi s’agit-il?
E- Il s’agit de la traduction des écriteaux… de l’aéroport de Regina.
Je sais, c’est difficile à croire, mais il semble qu’on soit arrivé à produire des écriteaux bilingues à Regina.
Je suis allé le constater en personne. Et j’ai vu, dans un français impeccable, écrit : « Restaurant. »
D : C’est la même chose qu’en anglais.
E : Justement. S’ils s’étaient trompés dans la traduction, je l’aurais su tout de suite!
Mais c’était juste le début; je suis allé de merveille en émerveillement :
« Attention, plancher mouillé »,
« Contrôle des bagages », « Déchets recyclés », « Services à la clientèle » et même :
« Avez-vous votre carte d’embarquement? » une phrase complète, de la majuscule au point d’interrogation!
Maintenant, je sais parce que je l’ai vu. Mais le PDG de l’aéroport de Saskatoon, lui, il est plus fort c’est un visionnaire.
Imagine-toi,
Il a même contemplé la possibilité que des clients (il appelle ça des clients même s’ils sont déguisés en êtres humains)… des clients qui fréquentent l’aéroport parlent d’autres langues que l’anglais ou le français! Moi, j’y avais pas pensé! Si ce n’était que de moi, je me serais dit on est foutus, finis, kaput! Le plan a foiré!
Mais lui c’est pas un type ordinaire.
Et il préconise l’usage de pictogrammes! Des petits dessins, des schémas comme ceux qu’on voit par exemple sur les portes de toutes les salles de bain publiques du monde entier pour distinguer celles des femmes et celles des hommes. Ou ceux qu’on voit sur la route pour désigner des travailleurs sur le chantier
Et vous savez quoi? Il y en a des pictogrammes à Regina! Il pourrait même emprunter ceux qui existent déjà -  pour Saskatoon!
Non mais des fois je me dis qu’on est chanceux d’avoir des Stephen Maybury en ce bas monde.
Des gens pour qui même le banal devient un exploit!
D – Ça nous laisse le temps d’aborder autre chose.
E – Je ne sais pas pour toi, mais moi, je suis en plein conditionnement préolympique. Je me pratique à me lever pour chanter l’hymne national à quatre heures du matin.
D – Ben oui, avec le changement de fuseau horaire… J’te trouve bon. Moi j’pense que je vais me contenter de la chanter en reprise.
E- Pour nous aider dans notre préparation mentale, les publicités olympiques sont déjà sorties.
Aujourd’hui je m’arrête à la pub de l’équipe olympique d’hiver
Hashtag nous sommes l’hiver.
Ça se passe en noir et gris. En arrière plan, on entend, on sait pas si c’est le vent, ou un moteur à réaction. Pas une trace de pas sur la neige. Puis tout à coup un planchiste. Qui grimpe la montagne… sans remonte-pente.. Puis une bobeuse. Surhumaine. Elle a même pas de bas dans ses souliers.
- D – Comme des ados qui prennent l’autobus scolaire.


Ça sourit pas, les jeux c’est pas drôle.
On entend une voix cassée, peut- être Vol de mort :
Ceux dont le sang boue dans les veines, l’effort.
Non c’est pas la danse à St Dilon, c’est Twilight.
Message, les Jeux c’est sérieux.
Ou comme on dit chez les Chtis…C’est :
-        D LE NOOOORD

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