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CHARLEMAGNE A-T-IL VRAIMENT INVENTÉ L’ÉCOLE ET
Doit-on s’en remettre à
France Gall pour l’histoire de la pédagogie?
Doris:
C’est
la semaine de la rentrée scolaire, une période affairée pour les parents, les
professeurs,un moment
quelquefois tristounet pour certains, mécontents qu’approchent les autobus
jaunes et que s’éloignent petit à petit … l’été et les vacances.
Mais
qui donc eut cette idée folle d’un jour inventer l’école? Charlemagne?
QUI EST-CE CHARLEMAGNE?
Boulay:
Son nom de baptême est Charles (ou Karl)
Ça deviendra Charles Magne en latin magnus qui veut dire Grand. C’est le fils de Pépin le Bref et Bertrade de Laon appelée aussi Berthe au long pied.
Doris: Des noms colorés.
Boulay: On surnomme Pépin le Bref parce qu’il n’est pas très grand et pour le distinguer de son aïeul Pépin le Gros
- qui n’était pas très mince.
Le surnom Berthe au grand pied est aussi intriguant. Il s’agit de la
reprise d’une légende très ancienne de reines réelles ou fictives qui boitent.
On dit la légende de la reine Pédauque. Il semble qu’on retrouve souvent
de ces personnages sculptés dans les ornements d’église.
Doris: Et
Ça se déroule quand tout ça?
Boulay: Nous sommes au huitième siècle après JC.
Pour ne pas s’embourber dans les dates retenons en une :
Le 25 décembre (NOEL) de l’an 800, jour où Charles sera sacré à Rome
empereur d’Occident, le premier empereur depuis la chute de Rome. Ce titre fera
l’envie de tous les monarques européens qui lui succéderont pendant 1 000
ans incluant Charles Quint et même Napoléon Bonaparte.
Doris: Maintenant
quel est son rapport à l’école?
Boulay: Comme chef d’un territoire de plus en plus large il a besoin de ce qu’on
appellerait aujourd’hui une fonction publique des gens capables d’écrire des
lois, de calculer aussi, et capables de communiquer entre eux dans une langue
commune qui sera le latin. Alors forcément il va favoriser l’éducation par les
monastères par exemple, ou les écoles cathédrales.
L’image du roi soucieux d’éducation s’est perpétuée par delà les siècles : on en a fait le patron de l’Université de Paris, et encore dans les manuels scolaires de 1950 on retrouve des vignettes le montrant barbu séparant les bons élèves des plus paresseux.
Doris: Ce
devait être un peu intimidant.
B: Oui, D’autant que l’écolier a à l’esprit la figure historique bien sûr mais aussi et surtout le personnage légendaire, héros de la Chanson de Roland premier grand récit épique de la langue française.
Véritable Ironman de la
mythologie européenne.
Voici comment on le dépeint en quelques strophes:
(À la Albert Millaire)
"Sous un pin, près d'un églantier, un trône est dressé. tout d'or pur: là est assis le roi qui tient douce France. Sa barbe est blanche et tout fleuri est son chef; son corps est beau, son maintien fier: à qui le cherche, pas n'est besoin qu'on le désigne. Et les messagers mirent pied à terre et le saluèrent en tout amour et tout bien."
Ou mieux encore... En action! Contre l'Émir qui est...
"d'une grande vigueur. Il frappe Charlemagne sur son heaume d'acier brun, le lui brise sur la tête et le fend; la lame descend jusqu'à la chevelure, prend de la chair une pleine paume et davantage; l'os reste à nu. Charles chancelle, il a failli tomber. Mais Dieu ne veut pas qu'il soit tué ni vaincu. Saint Gabriel est revenu vers lui, qui lui demande: "Roi Magne, que fais-tu?"
Quand Charles a entendu la sainte voix de l,ange, il ne craint plus, il sait qu'il ne mourra pas. Il reprend vigueur et connaissance. De l'épée de France il frappe l'émir.
Il lui brise son heaume où flambent les gemmes, lui ouvre le crâne, et la cervelle s'épand, lui fend toute la tête jusqu'à la barbe blanche, et sans nul recours l'abat mort. Il crie: " Montjoie!"(...)
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