jeudi 24 octobre 2013

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Doris:
Vous avez peut-être entendu, les Jeux olympiques ont changé de patron hier. Monsieur Rogge cède la place à monsieur Bach.
 Et puis il y a eu le marathon de Regina cette fin de semaine.
 Pourquoi ne pas faire une jambette à l’actualité.

Aujourd’hui : Ce qu’il faut savoir sur le marathon sans devoir le courir.

Boulay:
D’abord, l’origine.

En 1874, un fils de noble porté sur la pédagogie circule de capitale en capitale pour faire avancer son projet; offrir à la jeunesse du monde un événement athlétique qui suscitera l’émulation et nourira
l’adage : un esprit sain dans un corps sain.

Monsieur le baron de Coubertin -c’est son nom-  a en main une liste d’épreuves athlétiques inspirées des jeux de l’Antiquité : lutte, lancer du javelot, des courses, de quoi tenir un événement de quelques jours dans la ville d’Athènes s’il peut convaincre les autorités grecques de recevoir l’événement.

Il s’apprête à partir quand il reçoit une lettre d’un ami qui l’appuie dans ses démarches : Je vous la lis :

"Puisque vous allez à Athènes, voyez donc, si l’on peut organiser une course de Marathon au Pnyx. Cela aura une saveur antique. Si nous savions le temps qu’a misle guerrier grec, nous pourrions établir le record. Je réclamerais pour ma part l’honneurd’offrir « la Coupe de Marathon ».
Pardon pour ces lignes écrites au galop dans une chambre d’auberge."



D: VOUS AVEZ DIT PNYX?

E: Oui, l’équivalent de l’hôtel de ville d’Athènes à l’époque.

Le billet est signé: Michel Bréal.  Retenez le nom. Il a aussi donné aux Jeux olympiques sa devise : Citius, altius, fortius.

Aujourd’hui marathon est un nom commun. Des marathons il y en plus de 500 dans le monde chaque année.

Mais le Marathon dont parle Bréal est un nom propre, le lieu d’une bataille célèbre de l’Antiquité mettant aux prises les troupes grecques dirigées par Miltiade et les envahisseurs venus de Perse.

 Dans les années précédant la lettre de Bréal des archéologues avaient mis à jour le tombeau d’un soldat grec perdu dans cette bataille.



Des poètes dont Lord Byron y ont trouvé de l’inspiration.
On évoquait une légende à l’effet qu’un messager fut envoyé après la bataille prévenir les Athéniens de la victoire.

Il aurait parcouru les 40 km de Marathon à Athènes où il aurait dit Victoire ( Nike) en ancien grec avant de mourir d’épuisement.

D: NIKE! Comme les souliers de course

E: Cette histoire romantique nous la devons à Plutarque qui vécut 600 ans après la bataille dont on parle.

Une description légèrement différente nous est parvenue du poète Hérodote qui vécut au temps de cette bataille.

Un messager aurait été envoyé non pas après la bataille mais avant pour aller chercher du renfort, non pas à Athènes mais à Sparte.
Une course de 250 km!

Il y eut aussi une course vers Athènes après le combat mais elle a été parcourue par toute l'armée grecque se repliant pour protéger la capitale d’un possible débarquement ennemi.

Toujours est-il que l’idée d’une course reliant Marathon à Athènes aida à convaincre les autorités d’accueillir les premiers jeux olympiques de notre ère. Le fait que Spirydon Louis, un coureur grec l’ait remporté devant les siens contribua aussi certainement au succès que connaît encore aujourd’hui cette épreuve.

Alors que 15 coureurs se présentent lors du premier marathon olympique, on estime qu’en 2010 aux Etats-Unis seulement 500 000 personnes ont parcouru avec succès les 42,125 km de l’épreuve.

D: La distance officielle du marathon est non pas de 40 km comme à l’origine.
Mais de 40,195 mètres. Pourquoi?

E: C’est la faute au roi d’Angleterre. Edouard VII.

Aux jeux de Londres en 1908, la course doit partir de la pelouse du château de Windsor pour faire plaisir aux enfants de la famille royale, qui veulent assister au départ des concurrents.

Mais on décide au dernier moment que l'arrivée doit se faire au White City Stadium, devant la loge royale où 
Edouard VII est présent. Du coup, la distance ne tombe plus juste. Le marathon sera pour toujours fixé à 26 miles et 385yards, soit 42,195 km.

Encore aujourd’hui, en franchissant le 40 ième km il peut arriver qu’on entende God save the Queen pour saluer les derniers 2195 mètres que nos mollets doivent à la monarchie.









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