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Doris - Quel bon vent vous amène?
Boulay - La semaine dernière
le 5ième rapport du Groupe Intergouvernemental sur l’Évolution du
Climat a été publié. Surprise!
Contrairement à ce qui avait
été publié précédemment, le climat se
refroidit.
Nous faisons face à une glaciation
imminente. L’inactivité humaine en serait la principale responsable. Nous ne
produisons pas assez de gaz à effet de serre.
Le premier ministre canadien, qui n’assiste pour ainsi dire jamais aux
débats des Nations-Unies a convoqué une assemblée générale d’urgence.
Il met à la disposition du monde entier, le savoir-faire canadien dans
les domaines du développement des énergies fossiles.
Le ministre des Affaires qui lui sont étrangères y va d’un appel à la
solidarité internationale et annonce du même souffle un plan d’action pour contrer l’inactivité humaine.
Les chercheurs du monde entier sont conviés à Calgary pour participer au
projet Tyrannosaure qui verra à mettre au point la plus grosse empreinte de
carbone possible.
La réunion internationale s’est conclue dans une rare démonstration
d’unanimité. Les délégués se sont tous levés pour échapper un gaz symbolique,
une petite émssion de méthane pour l’homme. Un grand pet pour l’humanité.
Le Canada sera désormais le meneur de la guerre au refroidissement
climatique.
Le ministre des Finances, débloque 10 milliards $ pour aider l’industrie
automobile à produire des camions plus gros, plus polluants et moins chers.
Doris:
Vous n’êtes pas sérieux?
Boulay - Non! Je me suis dit que ce serait rafraîchissant de proroger un petit moment la
réalité et penser en climato-sceptique.
Et ce n’est pas sans rapport avec le sujet que je nous propose cette
semaine.
Doris:
Vous nous avez convié à parler
d’utopie.
Boulay:
Et je vais tenir parole. Qu’est ce qu’une utopie?
Il s’agit du nom d’un lieu imaginaire et le titre d’un ouvrage de Thomas
More, publié en 1516.
Il est contemporain d’un humaniste dont nous avons déjà parlé, Érasme.
Dans cet ouvrage, Thomas More décrit ce qui lui paraît être un monde
idéal tout en critiquant certaines idées reçues, certains comportements de son
époque.
Et donc le premier sens d’utopie est un pays imaginaire où un
gouvernement idéal règne sur un peuple heureux.
Au XIXième siècle, on dira que c’est un idéal, une vue politique ou
sociale qui ne tient pas compte de la réalité. On parlera des utopies à la
française : paix universelle, fraternité, progrès pacifique, droits de
l’homme. Et depuis on utilise utopie pour désigner un projet irréalisable,
synonyme de chimère, illusion, mirage.
Plus récemment on a inventé le mot dystopie : en anglais.
Pour désigner un régime idéaliste qui tourne mal.
Comme l’univers de Big Brother de George Orwell dans son roman 1984
Ou celui d’Aldous Huxley dans Le meilleur des mondes où tout semble
parfait à condition de prendre sa prescription de soma qui fait plonger dans un
sommeil paradisiaque.
Doris-
-
Si une dystopie est une Utopie qui finit mal, est-ce à
dire qu’une Utopie peut finir… bien?
Boulay – Je pense que d’imaginer un monde meilleur est un acte généreux.
On parlait tantôt d’idéaux français.
L’ONU est une utopie.
Chaque fois qu’il en est question, on y trouve des défauts.
Mais c’est un début, une tribune où les peuples peuvent échanger.
Le protocole de Kyoto était une utopie.
Mais on pouvait au moins envisager des solutions aux changements
climatiques.
La Convention internationale sur les armes chimiques est une utopie.
Mais présentement, il y a des experts en Syrie envoyés pour trouver et
neutraliser des armes qui selon les autorités syriennes n’existaient même pas,
il y a quelques mois.
Les idées de Thomas More ont eu une belle postérité.
L’auteur par contre, après une brillante carrière de diplomate et
politicien s’est trouvé coincé du mauvais côté d’une dispute entre le pape et
Henri VIII.
Il lui en coûté sa tête.
Il a pourtant fait preuve d’humour jusqu’à la fin.
Il a demandé l’aide du bourreau pour monter sur l’échafaud en expliquant
que pour en redecendre, il s’arrangerait tout seul!
Merci Boulay-Boulay pour ces chroniques. Je me régale ! J'adore cette vue du climat qui se refroidit à cause de notre inactivité.
RépondreSupprimerEt en lisant les autres chroniques, j'ai compris ton intérêt pour Charlemagne il y a quelque temps. Tu vois, je n'avais pas eu connaissance de ces chroniques.
En tout cas, merci !!